Le désert est la seule chose qui ne puisse être détruite que par construction.
Boris Vian
L’existence du désert est l’existence d’un rien du tout qui pourtant n’est pas rien.
Après cette ébauche à la Raymond Devos (1), on se gratte la tête et on se dit : « Il y pourtant bien quelque chose d’un peu plus original à dire ! »
Oui – l’essentiel reste à dire : on peut détruire en construisant ! C’est même probablement la façon la plus courante de détruire. Nos villes sont construites sur des mètres et des mètres de remblais, ruines de l’ancienne ville. Mais aussi, la « proto ville » (je veux dire la première construction, le premier état de la ville) a été faite par destruction de la nature, des bois, des champs.
Qu’on se rappelle comment Rome a été fondée : Romulus trace à la charrue le périmètre de la future cité (2), ce qui veut dire qu’on est sur une terre arable que la ville va stériliser en se construisant.
Nous qui ne fondons plus tellement de villes, mais qui étendons dans leur périphérie des Supermarché avec leurs parkings envahissants, nous en entendons parfois parler : combien d’hectares de betteraves – ou pire encore : combien de pieds de vignes prometteurs de vendanges – sont arrachés pour permettre de bitumer les champs ?
Faut-il le regretter ? Après tout, toute espèce vit en détruisant peu ou prou le milieu dans lequel elle vit, et seule sa limitation par des prédateurs permet sa survie et la conservation du milieu : c’est ce qu’on appelle l’équilibre écologique.
Si nous traduisons en terme concret, ça veut dire que l’espèce humaine va produire des famines terribles en détruisant les surface cultivables, et que ce faisant elle va réguler elle-même ses besoins.
Mais en attendant, voyez comme la Chine s’affaire pour acheter des terres cultivables en Afrique, à Madagascar et sûrement ailleurs.
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(1) A écouter ici, avec en bonus le final prémonitoire sur la catastrophe politique.
(2) A lire ici
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