C'est parce qu'il y a un vrai danger, de
vrais échecs, une vraie damnation terrestre, que les mots de victoire, de
sagesse ou de joie ont un sens.
Simone
de Beauvoir – Pour une morale de l'ambiguïté
Commentaire
I – Le mal est la condition du Bien
Pas de victoire sans défaite, pas de vie
sans la mort, pas de blanc sans noir… On connait ce genre de principe : nous
n’évaluons les évènements que par contraste avec leur opposé. Nous n’avons donc
pas à nous plaindre de notre condition humaine, si imparfaite, si fragile, si
transitoire, car tous ces malheurs sont en réalité la condition de nos joies. L’optimisme est à ce prix, comme on
le voit en lisant le Candide de
Voltaire : "Pangloss disait
quelquefois à Candide : Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des
mondes possibles"
- Dès lors, évitons de répéter que
l’optimisme est, comme le pessimisme le résultat d’un point de vue totalement
subjectif et invérifiable – évitons de dire : « c’est l’histoire du
verre à moitié vide ou à moitié plein et pour finir c’est exactement le même
verre. »
Nous avions évoqué cette question (le 8 juin dernier) sans dérouler complètement le propos. Faisons-le avancer un peu
plus : le « choix » entre l’optimisme et le pessimisme n’est pas
une simple question de subjectivité, ni même de caractère inné. C’est aussi un
point de vue sur la nature humaine, caractérisé par une conception précise de
sa cause première :
- Soit nous sommes d’une nature
originale, conçue non pour s’insérer dans la nature mais être l’image la plus
ressemblante possible du Créateur : et dans ce cas notre imperfection
résulte de notre état de copie d’un modèle inaccessible. Ainsi, comme Lui nous
jouissons de notre entière liberté ; mais à la différence de notre Créateur,
nous sommes rebelles et capables de suivre le chemin du mal. Le malheur est
notre lot depuis que pour la faute du Péché originel nous avons été chassés du
Jardin d’Eden
- Soit, nous sommes des êtres qui existent
comme les autres dans la Nature, dans un équilibre avec les autres espèces
vivantes dans un milieu donné. Et alors il faut que nous acceptions d’être
parfois dévorés par les loups, puisque c’est cette condition qui fait que nous
pouvons nous aussi de temps à autre dévorer le mouton.
1 comment:
cher philosophe me voici revenue au bercail.
plaisir de retrouver vos mots toujours bien balancés et equilibré avec la reflection de l'ombre et la lumière.
et dans la nature bucolique chacun cherche aussi sa proie pour se sustentait
je vous embrasse cher Philosophe
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