Le calembour représente l'unique point
de jonction entre un imbécile et un génie.
San-Antonio
– Les pensées de San-Antonio
(...) c'est un spectacle qu'on n'oublie
pas de sitôt (comme dirait un joueur de cithare).
San-Antonio
– En peignant la girafe
Série
San-antonienne – V
Donc : calembour – San-Antonio
est-il un imbécile ou un génie ? Voyons un peu.
Quand nous subissons un calembour,
comment savoir ce qu’il en est de son auteur ?
On peut essayer comme ça :
->
Le génie a mauvaise conscience : il s’excuse toujours après avoir lâché un
calembour.
->
L’imbécile rit grassement en vous envoyant des coups de coude dans les
côtes : Hein que c’est marrant ?
Et l’auteur du calembour, comment
peut-il signaler qu’il n’est pas un parfait crétin ?
Pour échapper à ce risque de confusion,
il lui faut compliquer le calembour, qu’il ne soit pas un simple jeu de mot,
trop évident. Mais attention ! Il faut qu’il soit compréhensible, sinon
c’est le bide total : non seulement on a pris le risque du calembour, mais
en plus personne ne le comprend…
Pour trouver le juste le milieu entre le
trop et le pas-assez en matière de calembour, on peut compter sur San-Antonio
(du moins dans cet exemple) : car il joue sur l’assonance « si tôt/cithare » ce que chacun peut comprendre, mais il dissimule ce
jeu de mot dans une parenthèse ! Et on sera conscient du jeu sur les mots
parce qu’il n’y a que lui (= le calembour) pour donner du sens à cette phrase –
car sinon, que viendrait faire ici le joueur de cithare ?
Autre procédé : le même jeu de mot du
Chat de Geluck est soutenu par le
dessin qui joue le même rôle : un peu d’étrangeté dûe à la présence de
cette cithare est utile pour décrypter le jeu de mots – Mais Chut ! A trop
l’expliquer on dégonfle l’effet.
(Cette image est à retrouver dans cet article
passionnant sur le rapport entre humour et ironie – on y reviendra sans doute.)
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