Ci-gît le Seigneur de La Palice
S’il n’était mort il ferait encore envie.
Epitaphe
du seigneur de La Palice
Il existe deux graphies de la lettre
minuscule s : le s rond (s) et le s long (ſ). Ce dernier peut être
confondu avec un f. Une erreur de lecture a fait lire « hélas, s’il n’était pas
mort, il ſerait (serait) encore en
vie ».
Wiki
– Art. Lapalissade
Un banal accident typographique serait
donc à l’origine de ces lapalissades qui servent de ressort à bien des effets
comiques.
Mais enfin, avant cette confusion si
prolifique, on avait déjà un terme pour désigner cet effet rhétorique : on
avait même le choix entre redondance,
truisme et tautologie. Preuve qu’il s’agit bien d’une fonction utile aux
messages.
Laissons de côté l’intention comique
parfois recherchée avec ces « Lapalissades » et dont nous avons
récemment évoqué l’existence (Post du 23 octobre). En revanche on peut se
demander pourquoi de telles répétitions paraissent parfois nécessaires ?
Le langage lui-même répond à cette
question : toute communication court le risque d’être détériorée par des
accidents au cours de sa transmission : bruit pendant l’énonciation,
altération du support de l’écrit – voire même écriture difficilement lisible.
Il faut donc qu’une redondance structurelle vienne parer à ces éventualités.
- « redondance structurelle » ! Quésaco ?
Il s’agit tout simplement de la
répétition de la même information selon des mécanismes présents dans la
grammaire. Ainsi lorsque je dis : « Je suis heureux », le fait que c’est moi qui suis heureux est signalé deux fois : une première fois
par le pronom « je » ; et une seconde par le verbe
« suis » indiquant nécessairement la 1ère personne du
singulier. On connait d’ailleurs le langage télégraphique (relayé depuis par le
langage texto) qui consiste à éliminer le pronom quand le verbe suffit.
La lapalissade a donc toute sa place
dans nos messages, même si elle apparait superflue de fait qu’elle ne porte pas seulement sur des signes mais
sur des propositions : ce en quoi elle s’apparente plutôt à une
tautologie.
No comments:
Post a Comment