La véritable indépendance consiste à
dépendre de qui on veut
San-Antonio
– Les pensées de San-Antonio
Série
San-antonienne – I
Choisir son maitre : voilà la seule
véritable liberté !
La formule de San-Antonio ne serait-elle pas un peu ironique par hasard ? Ne faudrait-il pas dire plutôt qu’en choisissant de
qui nous allons dépendre, nous choisissions la servitude plutôt que la
liberté ? C’est avec des principes comme ceux-là
que les anarchistes sont en rupture : Ni
Dieu, ni maître, car un maître même élu reste un maître. C’est en ce sens
que Rousseau préfigure l’anarchie : selon lui, la démocratie directe
(inspirée de Genève) est la seule forme d’organisation politique compatible
avec la liberté.
- Examinons ce choix à la lumière de l’actualité politique.
- Examinons ce choix à la lumière de l’actualité politique.
Lorsque nous choisissons un Président,
un député, un maire, c’est en fonction de certaines promesses d’action, d’un
certain programme. Seulement, l’acte de voter pour lui, ne signifie pas en
réalité qu’il ne reçoit de nous que le mandat de réaliser ce qu’il nous a
promis : nous lui donnons surtout un certain pouvoir, conféré par l’élection
et dont il fera l’usage qu’il voudra.
Car voilà l’essentiel : en votant nous
nous dessaisissons de notre volonté parce que nous la déléguons à notre
candidat ; il a le pouvoir de décider en notre nom, ce qui veut dire que du
coup nous ne pouvons plus décider de ce qu’il convient de faire, par exemple :
qui a le droit de faire des enfants ou pas, qui devra payer l’impôt ou pas, qui
aura le droit de vapoter ou pas.
Première conséquence : le Président
fait l’exact contraire de ce qu’il avait promis ? Est-ce illégal ?
S’agit-il d’une trahison ? Pas du tout ! Il ne fait que ce pourquoi
il a été élu : gouverner la France.
Seconde conséquence : tel parti
d’opposition dit : « Tous ces hommes politique sont des nuls !
Punissez-les en votant pour nous ! Ça va bien les embêter ! » =>
Votez pour eux, vous leur donnerez le pouvoir d’agir en votre nom – selon leur
idéologie.
Faut-il alors rêver que ces lois, nous allons les faire nous-mêmes, nous les Dupont-Durand de banlieues ? Bien sûr, à moins de se rêver dictateur, personne ne croit possible de décider ainsi du sort des autres. Mais chacun croit qu’en choisissant de voter pour tel candidat, sur tel programme plutôt que sur tel autre, il exerce sa liberté souveraine. Sauf qu’une fois élu, on va lui rappeler vite fait qu’il n’a du pouvoir que tous les cinq ans, et encore ce pouvoir est-il simplement de choisir son maitre.
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