Le suffrage universel est le gouvernement d’une maison par sa nursery.
Bismarck
Du temps de Bismarck, la démocratie
existait déjà (pas en Prusse il est vrai) mais elle ne connaissait pas le
suffrage universel.
En effet, pour avoir le droit de vote,
il fallait être un homme et en même temps être propriétaire, c’est-à-dire payer
une certain somme d’impôt. Ni les femmes ni les pauvres n’avaient le droit de
voter. D’où la formule de Bismarck : les autoriser à le faire, c’est leur
donner un droit sur le gouvernement – et du coup, c’est comme donner ce pouvoir
à des petits enfants. Les femmes et les pauvres sont donc pour lui des êtres
civilement incapables, un peu comme les vieillards gâteux de nos jours.
- Pour ce qui est des pauvres, il faut
s’entendre : on les considérait bien des citoyens, mais seulement comme
des citoyens passifs : les lois
les protègent, mais ils ne peuvent en décider parce que, ne possédant rien, ils
n’ont rien à défendre, ni rien à gérer. Les citoyens actifs quant à eux ont ce pouvoir parce qu’ils sont directement
concernés par les lois qu’ils vont promulguer.
- Pour ce qui est des femmes, le même
raisonnement s’applique, mais avec un correctif : c’est sans doute à elles
que s’applique la remarque de Bismarck. Etre gouverné par des femmes, c’est
comme être gouvernés par des enfants.
A cette époque, la femme était réputée soumise à ses émotions et à ses
instincts : si l’éducation des enfants lui incombait c’est parce qu’elle
possédait un instinct maternel. Mais dès qu’il fallait une éducation
rationnelle, alors c’était aux hommes de s’en charger.
o-o-o
Oui mais –dira-t-on – ça, c’était
avant !
Certes, quoique… N’oublions pas Freud
qui en a remis une couche en affirmant que les femmes ne devenaient jamais
adultes parce qu’elles ne liquidaient jamais leur Œdipe.
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