Car Je est
un autre (...) Cela m’est évident : j’assiste à l’éclosion de ma
pensée : je la regarde, je l’écoute (…) La première étude de l’homme qui
veut être poète est sa propre connaissance, entière ; il cherche son âme, il l’inspecte, il la tente, l’apprend.
Rimbaud à Paul Demeny (Lettre du
Voyant, 15 mai 1871) A lire ici
[Les poètes
font] sortir les semences de la sagesse (qui se trouvent dans l'esprit de tous
les hommes comme les étincelles de feu dans les cailloux) avec beaucoup plus de
facilité et beaucoup plus de brillant même que ne peut faire la raison dans les
philosophes.
Adrien Baillet – la Vie de M.
Descartes (Livre 2, chapitre 1) A lire ici
Le Poète cherche son âme…
Ohé ! Mon
âme ! Où es-tu ? Où te caches-tu ? A quoi pourrais-je te
reconnaitre ? Es-tu différente de moi, comme la lumière est différente de
l’ombre ? Es-tu au contraire partout répandue en moi, de telle sorte que
je ne pourrai considérer la plus petite et la plus humble partie de moi-même
sans t’y retrouver ? Ou bien, âme traitresse, es-tu tapie derrière ma
conscience et la fais-tu manœuvrer comme bon te semble, sans que je puisse le
savoir ?
- Ecoutons
Descartes et Rimbaud : le devoir
du poète est de répondre à ces questions. Le pouvoir du poète est de savoir mieux que le philosophe y répondre.
o-o-o
Et
nous : à qui demanderons-nous la solution ? Aux philosophes ?
Certes non, ils ne sont jamais d’accord entre eux – encore une chance quand on
en trouve un d’accord avec lui même. Aux psys ? Pour se faire psychiatriser,
merci bien ! Ça va comme ça.
Allons donc
voir alors les artistes : eux au moins ils vont nous montrer l’âme telle
qu’elle est, sans détour :
Sculptures de
Marie-Joséphine
Je vous sens
un peu déçu : Hé quoi ! Nous voulions savoir où était notre âme, on
l’imaginait soit au-dessus de nous, soit en nous. Et voilà qu’on nous donne les
deux à la fois. Mais c’est le choix de l’artiste que nous voulions, pas ses
hésitations !
Mais qui
vous parle d’hésitation ? La vérité, c’est que les deux existent en même temps, un peu comme la
superposition d’états dans la physique quantique fait que le chat de Schrödinger est à la fois vivant et mort. Nous, nous sommes à la fois supérieurs
et inférieurs.
Et voilà
tout.
No comments:
Post a Comment