Sunday, August 10, 2008

Citation du 11 août 2008

En ce bas monde, la guerre ne finira pas par un accès de sensibilité, par un coup de coeur de l'humanité, mais bien par la cherté de la main-d'oeuvre de la mort, par le coût des coups de canon à 300 francs.

Edmond de Goncourt - Journal (24 août 1884)

Combien coûte au Trésor américain chaque Taliban tué par son corps expéditionnaire ?

Une guerre telle que celle-ci – ou bien la guerre d’Irak – offre-t-elle un retour sur investissement satisfaisant ?

Cynique le propos désabusé d’Edmond de Goncourt ? Si l’on veut, mais notez bien que dès qu’une guerre se déclenche quelque part on se demande toujours quels sont les intérêts économiques. L’exemple actuel de la guerre qui menace entre la Russie et la Géorgie le confirme : le pétrole de la mer Caspienne et les oléoducs qui se construisent à travers le territoire géorgien n’y sont pas pour rien.

On célèbre ces jours-ci l’anniversaire de la bombe de Hiroshima et de Nagasaki. Une bombe = 100000 morts. Même si elle est très chère à construire, on voit l’erreur de Goncourt : plutôt que de renoncer à la guerre on a réduit les coûts ; le coût des coups de canon à 300 francs, c’est trop cher ? Qu’à cela ne tienne ; on va faire de la production de masse, on va élargir le marché de l’armement pour amortir les coûts de production, on va réaliser des innovations technologiques (1). Bref, on va faire baisser les prix, plutôt que de renoncer à la guerre.

L’économie domine la guerre, mais la guerre est l’amie de l’économie, parce qu’elle rapporte à certains plus qu’elle ne leur a coûtés.

Surtout quand ils la font avec l’argent et avec la vie des autres.

(1) Je ne crois pas qu’on aille jusqu’à délocaliser en Chine les usines d’arment, mais sait-on jamais…

2 comments:

Djabx said...

Je ne crois pas qu’on aille jusqu’à délocaliser en Chine les usines d’arment, mais sait-on jamais…

Ce n'est qu'une question de temps: c'est déjà privatisé pour une bonne partie.

Jean-Pierre Hamel said...

Brrr....