Je ne suis ni dessinateur, ni peintre. Mes dessins sont de l'écriture dénouée et renouée autrement.
Jean Cocteau
Que Cocteau ne soit pas peintre, on le croit aisément ; il n’est que de visiter une exposition de ses œuvres pour s’en convaincre.
Qu’il ne soit pas dessinateur, on en discutera d’avantage. Mais l’essentiel n’est pas là : il est dans la parenté entre l’écriture et le dessin.
On ne pense que rarement à l’écriture au sens propre (pas au sens de texte produit pas l’écriture). On sait que les lettres de motivations envoyées aux DRH doivent être manuscrites, et on se dit que quelque chose de la personne se révèle dans cette « trace écrite ». Mais de là à penser que l’écriture soit proche du dessin, qu’elle soit donc une calligraphie (et non simplement la révélation du caractère) voilà qui est moins évident.
Supposons que nous ayons perdu touts les dessins de Léonard de Vinci, pourrions-nous les imaginer en lisant sur les pages de ses carnets l’écriture tracée de sa main ? Bien sûr que non.
La reproduction que voici illustre le propos de Cocteau. Je ne sais pas si elle prouve quelque chose, mais au moins elle éclaire son intention de montrer la continuité entre l’écrit et le dessiné.
Qu’est-ce qu’il y a de commun entre l’écriture et le dessin ?
Réponse : le trait. Cocteau disait que si on demandait à un dessinateur – ou peintre – de tracer une simple croix, elle suffirait pour qu’on reconnaisse la main de son auteur.
Occasion de reparler de la calligraphie. Il s’agit pour nous d’une écriture appliquée, plutôt académique, bref, une écriture sans originalité ni véritable personnalité.
On comprend ici l’erreur : la calligraphie est belle parce qu’elle est harmonieuse, et qu’elle révèle un vrai dynamisme. L’écriture, c’est la force du trait au service du texte.
– Hé bien, voilà encore quelque chose de perdu à cause de ces foutus ordinateurs et de leurs polices.
--> Une raison de plus de devenir anarchiste.
No comments:
Post a Comment