Wednesday, August 27, 2008

Citation du 28 août 2008

La valeur d'un hasard est égale à son degré d'improbabilité.

Milan Kundera - L’immortalité

- C’est quoi le degré d’improbabilité ?

- C’est le rapport entre les chances de gains et le risque de perte.

Par exemple : Je tire à pile ou face : j’ai une chance sur deux. Je tire une boule du Loto : j’ai une chance sur 49.

Mais dans les deux cas, seul le hasard a tranché.

- Il y a quelque chose de plus que la sèche évaluation mathématique dans la citation de Kundera. Ce que veut dire Kundera, c’est que la valeur du hasard est proportionnelle à la crainte ou à l’espoir : que j’aie une chance infime de gagner, si le hasard m’aide à le faire, c’est le bonheur. Bien sûr l’inverse est également vrai, même si la déception de l’échec dû à la malchance est rarement conçue comme « valeur du hasard »

On dira que le hasard n’a en lui-même aucune valeur, qu’il n’est rien, pas même une cause – surtout pas une cause (1). D’ailleurs, existe-t-il vraiment ? Je ne veux pas dire que c’est le Destin qui décide de tout, et que le terme de hasard ne recouvre qu’une ignorance.

Je veux dire que même en mathématiques il est bien difficile de démontrer qu’une suite de nombre est aléatoire : prenez la suite des chiffre du nombre pi : qu’est-ce qui vous dit qu’en poursuivant le calcul au-delà des limites actuellement atteintes, on ne trouverait pas une série donnant rétroactivement la clef de la série des chiffes dans le nombre déjà connu ?

Alors, disons que le hasard existe, mais qu’il est la plupart du temps lié à la décision subjective de l’observateur, et cela surtout s’il est défini comme ayant de la valeur.

Ainsi, dès que je sors de chez moi, je croise dans la rue des quantités de gens. Ces hasards, dont certains sont très improbables (des gens de passage dans ma rue suite à une erreur de G.P.S. par exemple), n’ont aucune valeur pour moi. Mais que le même hasard me fasse rencontrer une personne amie que je n’ai pas vue depuis des lustres, et je tomberai à la renverse devant cette chance incroyable… Seules les montagnes ne se rencontrent pas, dirai-je alors…

(1) Dans la classification aristotélicienne, même si on admet le hasard comme cause efficiente, on dira bien sûr qu’il n’est pas une cause formelle.

2 comments:

Djabx said...

Bonjour,

Pour Pi, il y a de forte présomption que ce soit un nombre Univers (c'est-à-dire un nombre dont on peut retrouver n'importe quelle succession de chiffres de longueur finie peu importe la probabilité d'apparition de celle-ci) même si ça n'a pas encore été prouvé.

Donc si c'est bien le cas, vous pourrez y trouver tout ce que vous pourriez chercher... à condition de savoir, et connaitre exactement ce que vous chercher.
Donc en théorie, les nombres qui tomberont aux prochains tirages du loto sont dans Pi... il reste plus qu'à les trouver :)

Jean-Pierre Hamel said...

"Donc en théorie, les nombres qui tomberont aux prochains tirages du loto sont dans Pi... il reste plus qu'à les trouver :)"

- En effet… C’est pire que le séquençage du génome…