Friday, October 07, 2016

Citation du 8 octobre 2016

L'existence, c'est comme ça: tu fais des gosses et tu attends qu’ils s'en aillent. Et puis, quand ils sont partis, tu attends qu'ils reviennent.
Frédéric Dard – Les pensées de San-Antonio

Partir 1
Partir… Revenir… la vie ne serait-elle que va et vient ? Un peu dépressif le San-A du jour, ne trouvez-vous pas ?
Tâchons de préciser un peu :
La vie : cercle ou spirale ? Dans ce second cas : spirale ascendante ou descendante ? En tout cas la ligne droite, celle qui nous représente la vie comme allant d’un point de départ inaugural à un point final ne conviendrait pas.
Quel est votre avis ? Ligne droite quand même ? Alors pas de marche arrière dans la vie ; tout juste des suspensions qui nous permettraient de faire du surplace, et puis de passer d’époques en époques, comme dans l’Histoire de France (Mérovingiens, Capétiens, Siècle des Lumières, etc.)
Ou bien vous êtes plutôt cercle ? Eternel retour ? Comme le paysan attelé à la même tâche qui revient au rythme des saisons, priant le ciel pour que demain soit comme aujourd’hui ?
Hum… Je vous sens plutôt spirale : avide de retrouver les mêmes émotions que dans votre jeunesse, mais de penser aussitôt que demain devrait être un autre jour – par exemple en corrigeant ici ou là des erreurs fâcheuses, des fêtes suivies de gueules de bois bien désagréables, des amours éternels qui ne vont pas plus loin que demain…

Tout cela n’a de véritable intérêt que si on gouverne sa vie, si on peut la diriger comme ci ou comme ça, selon notre volonté. Oui, mais à supposer qu’on le puisse, comment savoir d’où on vient ? Et où on va ? Et comment ça marche tout  ce bazar ? Par exemple, comment être sûr que demain recommencera comme aujourd’hui ? Ou qu’il sera comme avant hier ? A moins qu’il soit le premier matin du monde ? Bergson disait qu’il fallait déjà être parvenu assez loin dans l’existence pour en percevoir le plan secret, la destination finale qui organise toutes ses époques en une seule aventure.

Par exemple, attendre d’être devenu Grand-Père comme San-Antonio pour comprendre que les petits enfants sont faits pour rester et les grands enfants pour partir…

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

j'épouse la penser de Bergson. Très beau sujet , qui aiguillonne bine la pensée avant le repas de midi
merci jean pierre. UN autre écho du grand pére ...
Ah ! ce cher frédéric Dard