Wednesday, May 31, 2017

Citation du 1er juin 2017

Ce qui rend malheureux en amour, c'est moins de ne pas être aimé quand on aime, que d'être encore aimé quand on n'aime plus.
Alexandre Dumas –  Mademoiselle de Belle-Isle


(On aura reconnu dans cette photo le moment où Melania Trump refuse la main que son mari veut lui donner en descendant d’« Air force one » à l’arrivée en Israël)

- Chérie-amour, donne moi ta main !
… Qu’est-ce qui arrive, Chérie-Amour ? Tu ne veux pas ?
- Attends un peu, ce n’est pas le moment, on nous regarde ! On va être ridicules !
- Mais… Qu’est-ce qui se passe, Chérie-Amour ? Tu te rappelles, quand on s’est connu ? Un simple frôlement de ta main sur la mienne suffisait à remplir de soleil ma journée.
- Oui, et la mienne aussi. Mais cela, c’était il y a longtemps. Tu ne crois pas que nous avons changé depuis ?
- Mais non ! Je t’aime toujours autant, moi. Mes sentiments, mes élans de joie quand tu apparaît, mes émotions justement quand ta main prend la mienne : tout cela … Tout cela c’est toujours le même printemps !
- Et voilà la malheur : je suis missionnée pour être ton éternel printemps. Et si mon soleil avait tourné ? S’il allait éclairer d’autres lieux que les tiens ?
- Un malheur, dis-tu ? Ah… Oui, c’est un malheur que de ne plus être aimé !

- Tu te trompes, Donald : Ce qui rend malheureux en amour, c'est moins de ne pas être aimé quand on aime, que d'être encore aimé quand on n'aime plus.

Tuesday, May 30, 2017

Citation du 31 mai 2017

L'émancipation de la classe ouvrière doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes
Karl Marx – Statuts de l'Association l’internationale des Travailleurs (1)
La pratique de la non-mixité est tout simplement la conséquence de la théorie de l’autoémancipation
Christine Delphy – La non-mixité : une nécessité politique (lire ici)


La polémique sur le festival afroféministe NyansapoComment lutter contre le racisme des blancs en imposant une séparation entre race blanche et race noire ?

Aux origines de la polémique sur le festival afroféministe Nyansapo il y a cette règle posée par les organisateurs : certains ateliers du festival seraient réservées aux femmes noires ou « racisées » - la manifestation devant avoir lieu à Paris, la maire Anne Hidalgo a demandé son interdiction (on lira le détail ici).

Comme sur ce Blog c’est moi le patron, je dirai sans plus de précaution que ce principe de non-mixité est mauvais, car il m’apparait soit comme le symptôme d’un être qui souffre et qui cherche un lieu où se protéger, soit comme la volonté de désigner comme hostile une catégorie d’êtres (les hommes ; les blancs ; les chrétiens – ou les musulmans, etc.). Vous êtes un homme ? Inutile de le dire : on a reconnu en vous le phallocrate, le bad guy qui, comme Donald T., « attrape les femmes par la chatte » Vous avez la peau blanche ? Vous voilà ipso facto colonialiste – voire esclavagiste ; vous être un chrétien ? Vous voilà démasqué ! Vous êtes un croisé, avide de tuer ou de martyriser les musulmans. Vous êtes  une femme et on est en période de Ramadan ? Vous voilà impure et source de souillure.
J’entends bien les justifications honnêtes (je veux dire non fanatisées) qui mettent en avant un pouvoir qu’on a toujours rendu impossible pour tel ou tel groupe persécuté : la non-mixité est bonne lorsqu’elle est choisie librement par ceux qui en sont d’habitude victime – comme moyen de se mettre à l’abri des oppresseurs. Et rien d’autre : lorsque Rosa Parks lutta contre la ségrégation dans les bus, ce n’était sûrement pas pour qu’on invente des bus interdits aux blancs (de fait ça existait déjà… à l'arrière des bus). En revanche, lorsque dans certaines villes, on propose que dans les métros des wagons soient réservées aux femmes pour les mettre à l’abri des incivilités ou des agressions des hommes, je dirai : pourquoi pas ?
– Mais seulement faute de mieux !
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(1) A la suite d'un meeting internationaliste de solidarité avec la Pologne tenu à Londres, décision sera prise de fonder la première internationale ouvrière. Marx écrira ses statuts provisoires, définitivement approuvés en septembre 1871, à la conférence de Londres de l'Association Internationale des Travailleurs.

Monday, May 29, 2017

Citation du 30 mai 2017

J'avais besoin d'un poumon, m'a dit l'arbre: alors ma sève est devenue feuille, afin d'y pouvoir respirer. Puis quand j'eus respiré, ma feuille est tombée, et je n'en suis pas mort. Mon fruit contient toute ma pensée sur la vie.
Gide – Les nourritures terrestres
Je suis devenu un peu sentimental ces jours-ci : la fête des mères n’y est pas pour rien. Un petit coup de Nourritures terrestres et tout ça va rentrer dans l’ordre !
Alors, voilà : une plante, c’est comme un corps humain avec ses organes et ses fonctionnalités. Mais on fait comme si ça n’existait – du moins pas comme ça.
Suivons Gide :
            - La sève, qui circule dans les vaisseaux de la plante est comme le sang qui circule dans nos veines. D’ailleurs la chlorophylle éclairée d’une certaine façon prend une couleur rouge sang (voir ici). Troublant !
            - Ensuite, la feuille qui n’est autre qu’un poumon végétal. L’originalité est que l’arbre privé de ce poumon, lorsqu’on est en hiver et qu’il est à feuillage caduc, continue de vivre – ou plutôt de survivre.
            - Le fruit maintenant : Gide passe sous silence qu’avant la naissance du fruit, il y avait la fleur qui est le sexe de la plante. Sans doute ne tient-il pas à nous rappeler dans quoi on fourre notre nez quand on hume la rose. Mais bon – l’essentiel est dans la déclaration suivante – c’est l’arbre qui parle : Mon fruit contient toute ma pensée sur la vie.
Je ne développe pas le message facilement indentifiable qui est contenu dans ce passage : le fruit récapitule l’ensemble de la vie de l’arbre qui n’a existé que pour le produire. « La pensée de l’arbre » est en quelque sorte la synthèse hégélienne (haufhebung)  qui contient tout ce que la plante a produit pour vivre et également la graine qui contient la plante qui va suivre. La vie porte la vie.

Gide se prenait-il pour un arbre ? Je ne sais. En tout cas si tel était le cas, il regardait sans doute ses ouvrages comme étant ses fruits.

Sunday, May 28, 2017

Citation du 29 mai 2017

Il faut vivre sa vie en essayant d’en faire un modèle pour les autres
Rosa Parks

Chers amis : voici le Post au quel vous avez échappé hier, jour de fête des mères.
A vous de voir si j’ai eu raison d’en différer la publication.

Chères mamans 
en ce jour de fête, La Citation-du-Jour pense à vous. Elle vous explique pourquoi, comme le suggère Rosa Parks, vous êtes un modèle si admirable. Car vous ne vous contentez pas de torcher les petits, de tenir la maison, d’entretenir le morale du mari – etc. et tout ça gratos. Mais en plus vous supportez sans rien dire la charge mentale qui pèse sur les femmes.
- Charge mentale? Quésaco ?
--> Regardez cette image :


Emma – Fallait demander !

Voyez ce monsieur – un faux-jeton : il simule l’innocence en proposant de vous remplacer comme ça, au pied levé, dans les tâches ménagères. Faux ! Archi faux :
Car voilà le mec, tranquillement installé, qui n’imagine même pas en quoi consiste le ménage dont sa femme est l’actrice, vu qu’il n’y touche jamais – et qui se propose de prendre la suite, sachant bien qu’elle va lui répondre : « Non, j’ai presque fini » ce qui veut dire : « Non, tu ne saurais pas faire ». A quoi monsieur répondra : « Mais tu n’as qu’à m’expliquer ! »
L’épouse – et donc la mère dont on célèbre aujourd’hui le mérite – doit non seulement faire tout le travail, mais dès qu’elle met un pied par terre le matin, elle doit mentalement passer en revue la façon dont elle va s’organiser pour que la maison soit tenue, les mômes torchés et le mari content de retrouver sa petite femme le soir – avec la petite gâterie lors de la mise au dodo.
Ajoutons que bien sûr madame bosse à l’extérieur pour co-financer tout ça (« La parité nom de D… ») et vous saurez ce que signifie « charge mentale ». La charge mentale, c'est « quelque chose de l'ordre de l'esclavagisme : c'est-à-dire un travail non rémunéré, nié dans sa valeur, non reconnu et illimité. » Un peu tragique comme formule ? Admettons, mais quand même : disons alors que la charge mentale mobilise en permanence les femmes, les épuise, donc les handicape.

Mais enfin, est-ce que je ne serais pas entrain de semer la discorde dans les ménages ? Est-ce que les maris ne seraient pas innocents de ce qu’on leur reproche ? Et si leurs épouses les avaient écartés volontairement des tâches ménagères histoire de montrer que c’est là leur domaine à  elles, sur lequel elles règnent en maitresses ?
Ça peut se faire. Au quel cas tout ce qui précède ne fonctionnerait que dans un cas : celui où les hommes se donnent bonne conscience en se déclarant volontaires pour des tâches pour les quelles ils ont eux-mêmes organisé leur incompétence (comme d’autres organisent leur insolvabilité) en faisant brûler la casserole de pâtes ou leur chemise sous le fer à repasser.

Saturday, May 27, 2017

Citation du 28 mai 2017

Les mamans, ça pardonne toujours ; c’est venu au monde pour ça.
Alexandre Dumas / Louise Bernard


Chers Petits amis,
La Citation-du-jour vous offre ce joli dessin : imprimez-le, coloriez-le et offrez-le à votre Maman en lui disant :
« Bonne fête Maman chérie ! »

Ah !... que n’ai-je encore l’âge de ce petit – et ma jolie maman si douce pour lui apporter ma tendresse tous les jours et la remercier d’être là en ce jour de fête…
Une maman c’est ce moment de douceur et de tendresse toujours présents, toujours assurés, tels qu’on ne peut jamais en être privé : là où est la maman, là est aussi l’amour.
Moyennant quoi, on dira que la formule de Dumas est un peu courte : il faudrait dire que les mamans sont venues au monde pour aimer leur petit et que du coup elle lui pardonne tout.

Alors, oui : il en faut de l’amour pour pardonner toujours, comme le dit Alexandre Dumas ! Car seul l’amour peut pardonner. Je veux dire que s’il s’agit seulement d’oublier le mal qu’on nous a fait, le temps ou bien une heureuse disposition d’esprit peuvent suffire. Mais pardonner c’est faire que l’« après » soit comme l’« avant », ce qui revient à dire « Quoique tu fasses, tu ne peux détruire l’amour que je te porte ».
Mais est-il bien sûr que les mamans aiment, quoiqu’il en soit, leurs petits ? N’y a-t-il pas, comme dans n’importe quelle histoire d’amour des moments où elles ne peuvent plus les aimer ?
Qu’est-ce donc que cet amour maternel si profond et si permanent qu’il résiste à tout ?
Je dirais volontiers que c’est un amour qui, justement, ne se vit pas comme une histoire, qui aurait un début et une fin, et qui varierait selon les méandres de la vie. L’amour maternel ça commence avec la naissance du petit bébé et ça vit ensuite, sans jamais varier.

Car, voilà l’essentiel : une maman, c’est quelqu’un qui aime sans rien attendre en retour.

Friday, May 26, 2017

Citation du 27 mai 2017

En matière de procédure prud'homale, le principe de parité est appliqué dans l'organisation du bureau de jugement. Chaque affaire est entendue et jugée par quatre prud'hommes en nombre égal de salariés et d'employeurs, ce qui, en cas de partage des voix entraîne la nécessité de recourir à un juge départiteur.
Serge Braudo – Dictionnaire de droit privé.
Parité.
La parité n’a pas que du bon et là où elle est voulue par souci de justice, il arrive qu’elle ne soit pas supportable. Ainsi des jugements par répartition des voix lorsqu’un jury est constitué en nombre pair. On l’a vu avec Eschyle, lors du jugement d’Oreste : les juges se répartissant en nombre égal entre ceux qui voulait l’acquittement et ceux qui requéraient la peine de mort : il a fallu alors un juge extérieur – en l’occurrence Athéna – qui intervienne établissant l’inégalité bienfaisante. Il en va exactement de même lorsque dans les conseils de prud’hommes l’égale répartition des représentants du patronat et des salariés entraine l’égalité dans le vote du jury : on a dû créer des juges départiteurs, faute d’avoir une déesse à qui faire appel…
Summum jus, summa injuria : la plus grande justice est source d’injustice, ce qui signifie ici que l’égalité parfaite est proprement ingérable. D’ailleurs, on sait qu’elle est totalement artificielle puisque la nature elle-même ne la produit pas ; par exemple, il nait 105 garçons pour 100 filles. (Lire ici)
Restons sur cet exemple : il est en effet surprenant si l’on admet qu’il y a autant de spermatozoïdes XX (= filles) que XY (= garçons). D’où vient cette  inégalité qu’on ne peut attribuer à la Nature – d’autant que l’égalité Hommes/femmes à l’âge de la procréation est rétablie ? Les explications valent le détour, je vous les recommande !
Écoutez bien :
            - S’il y a plus d’embryons garçons que filles à la naissance c’est pour compenser par avance la plus grande mortalité infantile des garçons par rapport aux filles.
            - Et voici pourquoi il y a plus d’embryons garçons que d’embryons filles : « le spermatozoïde qui est porteur du chromosome Y (= celui des garçons) est plus léger, ce qui entraîne une infime différence de poids entre les deux types de spermatozoïdes, gage de succès pour féconder l'ovule » (science-et-vie.fr). Autrement dit, le spermato masculin court plus vite et il gagne donc la course à l’ovule.
Inégalité ? Oui, mais pas injustice, parce que Dame Nature veille : elle frappe de maladies infantiles les petits garçons plus que les petites filles, jusqu’à ce que le sexe-ratio soit rétabli à égalité.

Ainsi, même la nature pratique l’équité (proportionnalité) avant de songer à l’égalité (purement numérique).