Wednesday, December 31, 2014

1er Janvier 2015



C’est à tous ses lecteurs que La-Citation-du-Jour présente ses vœux de Bonne Année pour 2015


Mais elle pense aussi à tous ses non-lecteurs :


Tuesday, December 30, 2014

Citation du 31 décembre 2014


L’ennui fait le fond de la vie, c’est l’ennui qui a inventé les jeux, les distractions, les romans et l’amour.
Miguel de Unamuno
Eh oui… C’est ce soir le Réveillon… Et celui-là, vous ne le sentez pas du tout. Vos amis vont venir et vous devinez déjà que la soirée va être languissante. Tout le monde est fatigué, lassé de ces grandes bouffes, de ces beuveries : au bout de toutes ces fêtes, il y a toujours le même estomac et le même foie ; eux aussi sont bien fatigués.
o-o-o
Imaginez donc : vous êtes avec vos amis, et la soirée devient effectivement fadasse. Tout le monde n’a qu’une idée : que minuit sonne et qu’on puisse repartir après s’être fait la bise.

--> La bise, justement ! A minuit, proposez tout à coup de faire un concours de baisers ! Oui, de baisers : stupéfaction et réveil de vos convives. Et là, vous sortez votre Encyclopédie des jeux de société (Celui de 1825).
Bien sûr, vous aurez téléchargé à l’avance le chapitre des gages ou pénitences qui consistent à donner un baiser dans des conditions difficiles ou compromettantes. (Sélectionnez la page 223)
Pour vous mettre en appétit, deux exemples parmi bien d’autres :
- Le Baiser de lièvre: Il faut pour cela un petit cordon d’une vingtaine de centimètres avec un nœud au centre, les deux perdants mettent entre leurs dents le ruban et le premier qui saisi le nœud avec les lèvres embrasse l’autre et est déclaré plus aimant que l’autre.

- Le baiser à la capucine.
Le couple se place à genoux et dos à dos. Il faut que la tête du jeune homme se tourne jusque sur l’épaule gauche pour joindre presque de sa bouche à la bouche de la jeune personne ; dont la tête est tournée à droite ; si à l’instant où ce mouvement s’opère, le cavalier a l’adresse de dégager son bras gauche et de le passer doucement autour de la taille légère de la demoiselle, il en résulte un groupe charmant. »




… Et bien d’autres tout aussi piquants et charmants.

Monday, December 29, 2014

Citation du 30 décembre 2014

Sésame, ouvre-toi !
Ali Baba et les 40 voleurs
Mot de passe oublié ?... Aïe ! Comme à moi, ça doit vous arriver ? Avec ces quantités invraisemblables de codes secrets, mots de passe, qu’il faut mémoriser pour nos comptes bancaires, nos smartphones, nos cartes de paiements, etc… En plus, il faut qu’ils soient bien compliqués, hérissés de chiffres, de lettres, de majuscules et de minuscules, et en plus, qu’ils fassent 28 caractères…comment mémoriser tout ça ? Et si vous ne vous pliez pas à ces injonctions, on vous réprimande. Pourtant il y a beaucoup de gens qui résistent et qui s’ingénient à trouver les combinaisons inoubliables – qui se trouvent être les pires en terme de sécurité. (1)
o-o-o
Si je vous entretiens de ces complications, ce n’est pas simplement pour parler : car à quoi sert donc un mot de passe ? A entrer dans un domaine réservé ? Evidemment. Mais aussi à en sortir. C’est ça l’histoire de la Grotte des 40 voleurs : il faut non seulement le mot de passe pour entrer, mais il faut encore le prononcer pour en sortir. D’où le malheur de Cassim, le frère d’Ali, qui une fois dans la caverne oublie le mot à prononcer pour en sortir : il y reste enfermé jusqu’à ce que les voleurs arrivent, le découvrent, le tuent et coupent son corps en morceaux.
Et vous, mes chers lecteurs ? Oui, vous : savez-vous que pour sortir de 2014 et entrer dans 2015, il vous faudra connaître le mot de passe ?
AhAh ! Je sens comme une angoisse chez vous : vous avez oublié le mot de passe, celui qu’on vous avait donné le 1er janvier pour entrer et puis sortir de 2014…
Ne me regardez pas comme ça : je suis comme vous, je l’ai oublié. Mais moi, je m’en réjouis : même si je l’avais ce fichu mot, je ne le prononcerais pas : je préfère rester en 2014.
- 2014 était donc une année heureuse ? Je ne sais. Mais en tout cas j’ai fait mienne cette devise :
Souriez – Demain sera pire.
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(1) Lu dans  Wiki : « les pires mots de passe, à ne pas utiliser ». Les 5 mots de passe les plus utilisés par les utilisateurs du monde entier en 2012 sont en même temps les pires – à ne pas utiliser : 1 – 123456 / 2 – password / 3 – 12345678 / 4 – qwerty / 5 – abc123

Sunday, December 28, 2014

Citation du 29 décembre 2014

« Moi président de la République… »
François Hollande – Phrase répétée à 15 reprises au cours du débat télévisé du 2 mai 2012
La France en moi, ce n'est pas moi, c'est Racine.
Alain Finkielkraut – Interview du 10/10/2013 – à lire ici

J’avais rédigé ce billet en décembre 2012, et puis, pour je ne sais quelle raison je l’avais mis au rebut.
J’y suggérais qu’à la suite de notre Président nous devrions nous satisfaire des ressources de la culture française au lieu de réclamer sans cesse des sous ! et qu’on ne dise pas que la Culture (Ministère de-) elle aussi demande des sous : Madame de La Fayette et sa Princesse de Clèves ne perçoivent aucun droit d’auteur : c’est rien que du bonheur et c’est gratuit. Et en plus c’est du vrai français, ce qui va nous permettre de suivre Finky et de dire que les Banlieues sont condamnées à échouer parce qu’on n’y parle pas la langue de Racine.
Bref : aujourd’hui, je le publie, parce qu’en 2014, c’est pareil qu’en 2012 … mais en mieux.
o-o-o
            Chères Françaises et chers Français,
Moi, François-de-France, j’ai été ému de votre désarroi suite à la déception de ne pas voir mes promesses réalisées. En 2012, pour tromper notre vigilance, il n’a pas fallu moins que les ressources de la rhétorique dites-vous avec amertume, comme si vous découvriez que le personnel politique mobilisait toutes les ressources de la langue française pour mieux vous tromper.
Et alors ? Aviez-vous oublié que le mensonge était l’arme du pouvoir ? Et que, depuis Machiavel, on sait que le Prince ne dit la vérité que si c’est le moyen de gouverner plus commodément ? Et enfin, qu’en politique, si tous les moyens sont bons, les meilleurs sont encore ceux qui sont les mieux cachés.
Vous vous demandez peut-être où je veux en venir ? Ne suis-je pas entrain de vous désespérer au lieu de vous consoler ? Encore un peu de patience, s’il vous plait.
Car, voici l’essentiel : dans le débat électoral, au moment où on s’attendait à des injures, ou au moins à des insinuations venimeuses, voici que l’épiphore croise le fer avec l’anaphore !
« Moi président » est le syntagme répété dans l'anaphore prononcée le 2 mai 2012 par François Hollande, […] Nicolas Sarkozy répond en prononçant à cinq reprises le mot « normal » ou l'un de ses dérivés, dont quatre en fin de phrase constituent une épiphore. (Wikipédia – Commentaire)
Ainsi donc la rhétorique, cette science qu’on croyait oubliée depuis au moins deux siècles, la voilà qui ressurgit vivante comme à l’époque ou triomphaient  les sophistes !
Si cela ne vous suffit pas pour reprendre espoir en l’avenir – du moins en celui de la langue française – observez je vous prie que l’un des deux combattants de la rhétorique est justement celui qui était passé maitre dans l’art d’imiter le parler-populo (voir ici une compilation des perles du français-du-président) – et celui qui de surcroît se permettait de moquer la culture classique.
Vous ne vous rappelez plus ? Permettez que je vous rafraichisse la mémoire :
En février 2006, à Lyon, le futur candidat déclarait ainsi à des fonctionnaires :
« L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur “La Princesse de Clèves”. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de “La Princesse de Clèves”... Imaginez un peu le spectacle ! »
En réalité, sans culture classique, on ne peut espérer l’emporter dans un affrontement politique : voilà de quoi se réjouir, n’est-ce pas ?
Après, qu’importe que les promesses ne soient pas tenues ? Pourvu qu’elles soient énoncées dans la langue de Racine… et de Madame de La Fayette : qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?


Pcc : La Citation du jour

Citation du 28 décembre 2014


Deux mains qui se cherchent c'est assez pour le toit de demain.
André Breton – Signe ascendant
Comment !? André Breton donne dans la bluette ? Une bluette comme ça :



Et pourquoi pas ça, tant qu’on y est ?


… Allez, c’est ma semaine de bonté : je vais faire un effort en faveur d’André Breton, mais seulement parce qu’il a été le Pape du Surréalisme.
Alors, devinez un peu ce que font deux mains qui se cherchent ? Vont-elles se livrer à quelque jeu de salopiot ? Impossible : comment voulez-vous fourrer vos doigts là où c’est défendu s’ils sont emberlificotés dans les doigts de l’autre ? Non, deux mains qui se cherchent ce sont deux mains qui veulent marcher dans la même direction – main dans la main. Et n’allez pas me chercher des noises parce que « des mains qui marchent » ça vous fait rigoler.
De plus : les images que je viens de publier montrent qu’on a affaire aux deux mains du  même individu. Mais André Breton quand à lui fait clairement référence à des mains qui appartiennent à deux individus différents.

Comment voulez vous en imaginant le toit dessiné par vos seules mains vous sentir soulevé par l’espoir de l’avenir ? C’est là qu’est la platitude, pas du côté de notre Pape.