Thursday, December 31, 2015

1er Janvier 2016



* « Annus » avec 2 « n », bande d’ânes !

Wednesday, December 30, 2015

Citation du 31 décembre 2015

Les cadeaux et les vœux perdent tout leur charme s'ils arrivent trop tard. Leur magie n'est valable que le jour même.
Alexandra Marinina – Le Styliste
Attention ! Au douzième coup de minuit ce soir, il faudra souhaiter la bonne année à tous ceux qui vous entourent. N’attendez pas, car demain il sera trop tard !
Et vous voilà, chers amis, bien vite débarrassés de la corvée des vœux, de ces baisers indifférents laissés sur des joues sans relief, avec des vœux de bonheur, de santé – surtout de santé – aux quels vous ne pensez pas plus que ceux qui vous les offrent en retour.
J’en connais qui haussent les épaules et qui affirment que l’on a tout le mois de janvier pour présenter ses vœux, et que si on ne le fait pas le 1er – hé bien on n’en est pas quitte pour autant…
Parler comme cela, c’est simplement ignorer que les vœux sont des formules performatives, qui ont pour vocation de se réaliser par le fait même d’être énoncé, car sinon à  quoi bon formuler des vœux ? 
On lira si c’est nécessaire cet article de Wiki, mais surtout on se rappellera que pour qu’un énoncé – donc des vœux – ait une valeur performative il faut que soient réunies au moins deux conditions :
            - l’une, que celui qui le prononce ait autorité pour le faire. Vous par exemple, quelle est votre légitimité pour formuler des vœux ? Avez-vous une compétence et si oui la quelle ? Imaginez que pour un mariage ce soit le témoin du mari qui remplace le maire : il pourrait toujours dire « Je vous déclare unis par les liens du mariage », ça ne marcherait pas.
Toutefois, si vous disiez : « Je ne te présente pas de vœux de nouvel an, parce que je ne suis pas habilité à le faire », ça ne marchera pas, car il y a ici une seconde condition qui l’emporte sur toutes les autres :
            - c’est la présence d’un nouveau calendrier qui nous donne cette compétence car le 1er janvier, avec la nouvelle année s’ouvre un agenda vierge sur le quel on peut inscrire quelque chose de neuf.
Autrement dit, il faut prononcer ces vœux dans le moment où la chose est pertinente, c’est à dire au basculement dans la nouvelle année, car le lendemain, ce sera peut-être déjà trop tard : le destin de 2016 sera peut-être déjà écrit pour chacun d’entre nous…

Demain il sera trop tard : bon débarras !

Tuesday, December 29, 2015

Citation du 30 décembre 2015

Il ne serait pas meilleur pour les hommes que tous leurs vœux soient accomplis.
Héraclite Fragments 110
Encore deux jours pour décider de la façon de présenter ses vœux pour la nouvelle année : tournée des amis ? Carte de vœux  En version numérique ou postale ?
Quel embarras…
Et si vous décidiez non seulement de ne pas présenter vos vœux, mais encore de dire pourquoi ? Et de le faire en prenant appui sur le sage Héraclite, dont l’Antiquité a cru nécessaire de nous transmettre le message -  en l’occurrence :
Il ne serait pas meilleur pour les hommes que tous leurs vœux soient accomplis.
Quelques exemples :
- Pour 2016, souhaitons que la Civilisation l’emporte sur la barbarie :
 
- Pour 2016, formons le vœu que la croissance redémarre :
 
- Pour 2016, souhaitons que dans tous les pays la consommation se développe avec le même dynamisme : 
 

Etc…

Monday, December 28, 2015

Citation du 29 décembre 2015

L'homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu'elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d'androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce.
Michel Foucault
Il ne s’agit ici que de la sodomie des homosexuels, pas de celle « imposée » par les circonstances, celle des prisons ou des équipages de terre-neuvas. Toutefois il reste encore à distinguer entre le sodomite qui, par perversité goûte la jouissance interdite, bravant sans honte  l’anathème divin, et l’homosexuel qui en fait autant non par révolte mais par un déterminisme global. L’homosexuel possède selon Foucault une nature différente de celles des autres, mais qui constitue une variété appartenant à l’espèce, alors que le sodomite est un individu séparé des autres par sa volonté de faire le mal.
Qu’est-ce que ça change, direz-vous ?  Que nous importe que l’homo se fasse sodomiser non pour défier Dieu mais parce qu’il aime ça ? Question mal posée dit Michel Foucault : avec l’homosexualité, il ne s’agit pas seulement de pratiques sexuelles ; et même qu’importe que l’homo fasse l’amour comme-ci ou comme-ça ? Ce qui compte, c’est se qui se passe dans son être total. Que sa psychologie, sa vision de la nature et des hommes soit accompagnée d’une sexualité différente, qu’elle soit non pas celle d’un homme, non pas celle d’une femme, mais celle d’un homosexuel, c’est évident ; mais, avec l’homosexualité, la référence à la sexualité est trompeuse, je dirais même secondaire : elle ne signifie pas une pratique sexuelle, pas plus qu'une position dans la société. Les homos forment une espèce, c’est à dire qu’ils sont de part en part différents de nous – différents, mais complémentaires, au même titre que la femme est complémentaire de l’homme – et réciproquement.  
Tout cela rejoint une réflexion que je me fais fréquemment quand on fait référence exclusivement à la sexualité des homos (Du genre : « Il fait quoi celui-là : l’homme ou le femme ? ») : pourquoi les définir par le sexe ? Serait-il intéressant de nous définir – nous les hétéros – par notre pratique sexuelle ? « Et vous, vous êtes quoi ? Femme  dessous ou femme dessus ? »


Sunday, December 27, 2015

Citation du 28 décembre 2015

L’autodestruction de la nature, qui est un thème fondamental chez Sade, cette autodestruction dans une sorte de monstruosité déchaînée, n’est jamais effectuée que par la présence d’un certain nombre d’individus qui détiennent un surpouvoir. Le surpouvoir du prince, du ministre, de l’argent, ou le surpouvoir du révolté.
Michel Foucault
Je ne suis pas sûr que Sade ait pris appui sur cette idée de surpouvoir. Pour lui, il était certes essentiel de disposer d’une puissance telle qu’on ceux qui la détiennent puissent libérer leurs instincts furieux sans dommage … pour eux ; mais delà à en faire une thèse de philosophie politique sûrement pas. (1) – De même, ne nous trompons pas sur le sens de cette autodestruction de la nature : chez Sade, elle ne prend sûrement que le sens de permission accordée par la nature à ceux de ses enfants en qui éprouvent le besoin de détruire d’autre créatures, également issues de son sein.
Mais qu’importe, quand une idée est puissante, je la prends et je me sauve avec ! Voici donc : ceux qui dans un déchainement monstrueux détruisent la nature possèdent nécessairement un surpouvoir qu’il soit politique, économique, ou révolutionnaire.
--> Et pourquoi donc le pouvoir démocratique, celui du peuple, ne pourrait-il pas prendre des mesures qui aboutiraient à détruire la planète – ou du moins notre environnement ? Demandez par référendum au peuple Canadien s’il voudrait interdire l’exploitation des gaz de schistes…
Mais ce à quoi pense Foucauld – et ce pour quoi il se place dans le sillage de Sade – c’est à l’explosion de violence, la destruction gratuite … et jouissive ! Bombarder atomiquement le Groenland pour faire fondre la calotte glaciaire…
Seulement ce n’est pas comme ça que les choses se passent : ça fond oui. Mais ça fond aussi à cause de la pauvre femme qui là-bas dans le Sahel allume son feu de bois pour faire sa cuisine ; et aussi à cause des flatulences de sa pauvre chèvre…
-------------------------------------

(1) La trace qu’il a laissée dans la politique se trouve dans son adresse aux français : « Français, encore un effort si vous voulez être républicains ! » Lire ici