Thursday, February 09, 2017

Citation du 10 février 2017

Il y a toujours un multiple du plus petit qui est supérieur au plus grand.
Archimède. (Cité par Denis Guedj Le Théorème du Perroquet)
Quand on se place sous l’autorité d’Archimède on ne risque guère d’être contredit. Encore plus quand cette citation paraît évidente. Après tout l’ensemble infini des nombres entiers naturels est constitué de la multiplication de l’unité ; et c’est à cause de cette petite unité que cet ensemble reste inaccessible : le plus grand nombre imaginable peut encore être dépassé par le tout petit « un » qui vient s’y ajouter.
… Mais, vous savez comme sont les philosophes ? Dès qu’une évidence s’impose on les dirait jaloux de voir une vérité possédée par les plus humbles esprits. Il leur faut contredire !
- Ainsi de Nietzsche qui prend la notion de grandeur comme l’expression de la qualité et non de la quantité. La force est l’expression de la nature de l’être et du coup sa quantité peut très bien varier sans que cette qualité vienne à changer. La force de l’homme supérieur, du « maitre » comme il dit est de forcer le monde à subir sa volonté. L’homme supérieur est celui qui extériorise son être aussi loin qu’il le peut. En revanche, la force des êtres inférieurs, des « esclaves » comme il dit, est une force qui subit la pression du monde. Même quand elle devient dominante (comme avec la foule), elle reste une volonté d’esclave. Entendez qu’elle définit son action par réaction contre ce qui la domine. La morale de l’esclave dit : « Tu es mauvais, donc je suis bon » ; celle du maitre dit : « Je suis bon dont tu est mauvais ».
La méditation de Nietzsche à l’encontre d’une sentence telle que celle d’Archimède ne nous mène pas seulement à la relativité de la force ; elle nous mène à comprendre la démocratie comme un pseudo pouvoir, une force sans boussole, un peu comme un bolide sans pilote. Si vous voulez une démocratie réelle, ajoutez-lui non pas une poignée de citoyens en plus, mais un chef qui orientera les regards vers un horizon précis.
Derrière le chef, le peuple ; derrière le maitre les esclaves

… Hum… En lisant ça on se dit (je me dis) que tout compte fait mieux vaut encore être anarchiste que démocrate.

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