Monday, February 27, 2017

Citation du 28 février 2017

Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres.
Bakounine – Catéchisme révolutionnaire1865
L’idée contenue dans cette citation de Bakounine a été la source de bien des méprises surtout de la part d’élèves de terminale quand leur prof de philo leur posait le sujet de dissertation suivant : « Peut-on être libre quand les autres ne le sont pas? » Car beaucoup répondaient alors, sans y voir de malice, « oui, la preuve c’est que sans prisons on serait moins libre qu’avec »
C’est qu’en fait on va droit à la réponse sans s’interroger sur le rapport entre la liberté et la société des hommes. Car alors, on verrait les délinquants qui portent atteinte à la liberté des autres comme des cas particuliers d’un phénomène général.
Pour le comprendre suivons Bakounine :
« L'homme n'est réellement libre qu'autant que sa liberté, librement reconnue et représentée comme par un miroir par la conscience libre de tous les autres, trouve la confirmation de son extension à l'infini dans leur liberté. L'homme n'est vraiment libre que parmi d'autres hommes également libres; et comme il n'est libre qu'à titre humain, l'esclavage d'un seul homme sur la terre, étant une offense contre le principe même de l'humanité, est une négation de la liberté de tous. » Mikhaïl Bakounine - Catéchisme révolutionnaire
Si l’on met de côté le cas de l’esclave qui détruit le principe de la liberté, il reste que notre liberté n’existe qu’au milieu des autres, non par le secours qu’ils peuvent nous apporter, mais par la représentation qu’ils en ont.
Ce qui signifie :
            - que la liberté n’est autre que la liberté civile et qu’elle est comme les frontières : elle n’existe qu’à condition d’être reconnue ; c’est comme un jeu de miroirs, ce qui signifie que ceux à qui nous la refusons peuvent bien faire de même.
            - d’autre par, qu’elle est démultipliée par les consciences qui nous entourent à condition qu’elles soient des consciences elles mêmes libres. L’infini de la représentation ressemble à ces deux miroirs mis face à face et qui reflètent à l’infini les cadres qui les entourent.

D’ailleurs lors que la société dénie à certains de ses membres le droit à la liberté, elle les cache derrière de hauts murs ou dans des lointaines banlieues, pour qu’on n’ait pas le spectacles de ces hommes en servitude. N’ayons que des libertés autour de nous, et tant pis pour ceux qui ne le sont pas, à condition qu’on ne les voit pas !

Mais justement, Bakounine de son regard perçant les voyait quand même !

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