Wednesday, November 27, 2013

Citation du 28 novembre 2013


Bien loin qu’un roi fournisse à ses sujets leur subsistance, il ne tire la sienne que d’eux, et selon Rabelais un roi ne vit pas de peu.
Rousseau – Du contrat social (Livre 1, Chap. 4)
De jour et de nuit, nous veillons à votre bien. Et c'est pour votre bien que nous buvons ce lait et mangeons ces pommes.
G. Orwell – La ferme des animaux, Chap. 3
A l’heure où tout le monde s’étrangle d’indignation avec les retraites « complémentaires » (=chapeau) des PDG, La Citation-du-jour prend de la hauteur et s’interroge au sujet des rétributions dues à nos dirigeants politiques.
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Rousseau envisage la rétribution des Princes : à son époque, on la justifiait en disant qu’ils étaient l’origine de la prospérité publique. On en concluait que, d’une certaine façon, c’étaient eux qui donnaient à manger au peuple : d’où la nécessité de bien les nourrir. L’objection est facile et rejoint celle de La Boétie (évoquée hier) : de même que le Prince n’est rien s’il n’est soutenu par le consentement populaire, de même la prospérité d’un pays est le fruit du travail de tous et non des décisions prises par un seul.
Reste que ce sujet est toujours sensible : par ces temps de crise on épluche avec suspicion les émoluments des ministres et les listes civiles des Rois (là où il y en a, comme en Belgique).
Cette  rétribution tire  sa légitimité  de l’exigence de satisfaire les besoins des chefs (politiques) : faut-il donc que le peuple en pâtisse ?
Ecoutons Orwell : puisque les chefs œuvrent pour le bien public, leur rétribution est comme un investissement qui doit déboucher en retour sur un enrichissement. C’est pour cela qu’ils doivent être grassement payés. Et si le chef est un cochon – comme dans la Ferme des animaux – alors le petit peuple de l’étable devra se priver de lait et de pommes pour qu’il puisse s’en gaver, puisque c’est pour le bien de tous ! Puéril. Ce discours est bien celui d’un cochon qui ne peut s’imaginer que ses sujets soient capables de réfléchir !
--> En fait, chacun peut bien se dire que le PDG de Volkswagen exige un salaire mirobolant sous peine de filer chez un concurrent plus généreux (1). C’est la libre concurrence sur le marché des Chefs qui dicte leur prix.
Mais nos gouvernants ? Combien valent-ils sur le marché des chefs d’Etats ?
Mettez François Hollande et Jean-Marc Ayrault en vente sur e-Bay, rien que pour voir jusqu’où les enchères vont monter.
N.B. Attention – Il est habituel que les Présidents usagés fassent une nouvelle carrière en tant que conseillers en monnayant leur carnet d’adresse. Spécifiez donc bien en présentant vos enchères : « A vendre politicien en exercice sous contrat de gouvernement ».(2)
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 (1) Vous avez remarqué ? Dans l’affaire Varin on s’indigne que cet homme touche des millions alors que l’entreprise est en quasi-faillite : est-ce que ça ne veut pas dire que si Peugeot était aussi florissant que WV alors oui – il pourrait empocher le salaire de 15000 Smicards ?
(2) Vous pouvez aussi aller lire ça.

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