Monday, March 23, 2015

Citation du 24 mars 2015

Les … extrêmes ne peuvent régner. Ils ne servent que de frontières pour délimiter les positions du centre.
Louis Latzarus – La Politique
Monsieur Lazarus est un personnage dont je n’aimerais pas lire les livres. Par contre on s’aperçoit que ses citations courent un peu partout et parfois qu’elles revêtent une certaine pertinence. Mystère de la citation !

1 – Les … extrêmes ne peuvent régner : contre cela, les intégristes ou les idéalistes persistent à croire que seuls les extrêmes peuvent exister : vous êtes intégralement bon si vous adhérez à la foi des croyants, et totalement mauvais si vous la refusez : à éliminer !
2 – Non seulement les extrêmes existent, mais de surcroît ils sont indispensables pour comprendre ce que nous avons sous les yeux : telle est la thèse développée dans les deux infinis de Pascal.
3 –Les extrêmes n’existent pas, mais ils sont quand même utiles, car ils nous permettent de mieux voir ce qui est sous nos yeux : la position centrale.

Je suis persuadé que cette 3ème thèse est pertinente : dans un monde où toute transcendance s’est évanouie, où les valeurs qui nous servent de repères défaillent faute de fondement, il est bon de rappeler que ce n’est pas parce que les extrêmes n’existent pas qu’il sont inutiles : comme le dit notre auteur-du-jour, ce qui n’existe pas est quand même utile car c’est ainsi qu’on situe ce qui est.
Par exemple : admettons que le souverain bien et le mal absolu n’existent ni l’un ni l’autre – entendez qu’on ne les rencontre nulle part autour de nous. Pourtant, si nous regrettons leur absence, c’est bien parce que nous avons une certaine idée de ces valeurs, une idée assez précise pour déterminer le contour qui cerne ce vide que notre monde porte en lui. Nous en avons donc une certaine définition, qui suffit pour savoir si ce qui arrive dans  notre monde est bon ou mauvais.
Ce qui signifie que les valeurs doivent avoir un sens et être comprises, que ce soit dans un monde d’idées comme chez Platon ou bien dans un avenir en rupture avec le présent, comme avec les utopies. On peut être scandalisé à l’idée que nos idéaux soient absents de notre monde. Dure réalité. Mais consolons-nous en pensant qu’ils nous offrent une bonne évaluation de nos actes.

Et surtout n’en profitons pas pour nous croire tout permis : ça c’est la nihilisme.

No comments: