Monday, March 30, 2015

Citation du 31 mars 2015

Je n’ai pas peur des ordinateurs. J’ai peur qu’ils viennent à nous manquer.
Isaac Asimov
Phrase à double sens :
1 – Soit j’ai peur de manquer un jour d’ordinateur (par exemple : qu'il tombe en panne)
2 – Soit j’ai peur de devenir dépendant des ordinateurs.
Le sens 2 me parait le plus fécond, encore qu’il soit un peu contradictoire avec le début de la citation. En tout cas, c’est l’occasion de s’interroger : aujourd’hui, c’est certain, les ordinateurs nous manqueraient s’ils venaient à tomber en panne. Imaginez votre smartphone inerte ?! (1) Est-ce une raison pour les redouter ?

Je crois qu’il y a plusieurs réponses à apporter à la question de la peur qu’on devrait  – ou pas – ressentir à propos des ordinateurs.
            - Il y a le cas des gens comme moi qui ont vécu la plus grande partie de leur vie sans ordinateurs, et sans Internet. Du coup, lorsqu’ils ont eu ces machines et leurs applications, ils ont cherché d’abord à se simplifier la vie en utilisant tout ce bazar pour faire la même chose qu’avant, mais plus facilement et mieux. Par exemple, au lieu de manipuler le Robert en 7 lourds volumes, consulter la version numérique en CD-Rom, et puis en suite la version en ligne, en concurrence avec le TLF et puis bien d’autres. Mais si mon ordi tombe en panne, je suis capable de prendre une feuille de papier, et d’écrire à la main (oui : à la main !) des textes qui du coup ne changeront pas d’un iota – sauf qu’ils seront plus compliqués à corriger.
Tout ce que je fais avec Internet, je le ferais aussi bien sans – à condition de pouvoir voyager partout dans le monde pour consulter les bibliothèques, les recherches des Universités – voire même rencontrer ceux qui les ont écrites ou simplement lues. Pas facile…
            - Mais il y a aussi le cas de ces jeunes gens qui surfent sur le Net et qui grappillent sans cesse des informations, des images, des sensations. Ils font ce que Roland Barthes décrivait dans le plaisir du texte : comme le lecteur qui joue à saute-mouton par dessus les pages du livre, ils « surfent », ne suivant que la logique de leur plaisir. Il y a donc un usage pervers du Net, un usage qui ne nous apporte rien d’autre que du plaisir.

Et alors ? Tout ce que nous faisons dans notre vie n’a-t-il pas un tel but ? Certes, mais prenons garde : notre plaisir pourrait nous rendre dépendants des ordinateurs. Que serait notre vie sans écrans ?
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 (1) A propos : la 15ème journée mondiale sans téléphone portable était le 6,7,8 février 2015. Vous vous en êtes aperçu ?

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