Friday, July 01, 2011

Citation du 2 juillet 2011

Ôte donc okapie ton képi, ton chapeau, ta kippa, belle okapie, OK ? Décapote-toi; mets ta cape au piquet et claque-nous tes airs de pipeau, tes airs d'époque, tes airs de pacotille qui clapotent comme des bécots. Pendant qu'on picore, papilles picotantes, les coquilles opaques de coco, les colchiques aux cols chics et le kapok à picots qu'on pique à Pâques à Vladivostok contre quelques kopecks. On t'écoute tout ébaubis, porcs-épics pires qu'au Pecq (…)
Qui donc est l'okapie qui claque à nos képis?

« L'Okapie », Jacques Roubaud et Olivier Salon, dans Anthologie de l'OuLiPo, Marcel Bénabou et Paul Fournel (dir.) Des extraits ici

Ta Katie t'a quitté (x 4) / Tout à côté / Des catins décaties / Taquinaient un cocker coquin / Et d'étiques coquettes / Tout en tricotant / Caquetaient et discutaient et critiquaient / Un comte toqué / Qui comptait en tiquant / Tout un tas de tickets de quai

Chanson de Bobby Lapointe

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?

Racine – Andromaque (Acte V, scène 5)

La poésie, moment de liberté où la pensée joue librement avec le langage, quand la langue s’amuse avec les voyelles, que la glotte frémit avec les consonnes, provoquant de délicieux chatouillis dans la gorge…

Toutefois, cette belle spontanéité est discutable : déjà que de Racine à Bobby Lapointe en passant par l’atelier de l’Oulipo, les mêmes plaisirs soient recherchés nous montre que ce désir (1) est plus universel (j’allais dire : plus commun) qu’on le croirait.

En plus il faut le dire : la rhétorique s’en est emparé et l’a sinon codifié, du moins désossé pour en tirer la substantifique moelle. Car voilà : nos citations sont des empilements d’assonances et d’allitérations. On trouve même des fiches déjà prêtes pour vous permettre de vous y atteler.

Oui : si le cœur vous en dit, tâtez un peu du procédé, et venez nous en confier les résultats.

Toutefois, deux principes à respecter :

- Il convient de sauver le sens du texte. Les allitérations ne suffisent pas à faire sens, il faut le produire.

- Il faut aussi sauver le plaisir. Faire sens et être virtuose des assonances ne suffit pas : il faut encore que ça frétiller les neurones.

C’est tout ? Ah, non. J’oubliais : que votre plaisir soit communicatif

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(1) Je crois me rappeler que Julia Kristeva a consacré à cette question La Révolution du langage poétique

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