Tuesday, August 08, 2017

Citation du 9 aout 2017

Une religion qui serait à la mesure de notre compréhension ne saurait suffire à nos besoins.
Arthur Balfour
Le mystère est consubstantiel à la religion, cela on le sait depuis longtemps – depuis toujours peut-être.
Par contre ce qui est relativement hérétique serait de croire que ces mystères ont été machinés intentionnellement par des hommes simplement pour faire croire aux autres qu’il y avait un au-delà à la connaissance.
Reprenons.
- D’abord, le mystère suppose connaissance et ignorances mêlées. Connaissance car il faut bien savoir qu’il y a quelque chose qui existe derrière les limites de notre savoir.
Par exemple, il y a beaucoup de choses que j’ignore absolument et que l’on connaitra que dans 1 ou  2 siècles. Simplement ça ne fait pas mystère parce que mon ignorance m’est inconnue.
- Une religion ne peut être à la mesure de notre compréhension : bien sûr puisque notre entendement étant limité ne peut connaître que ce qui est limité, selon le principe « le semblables connaît le semblable ». Depuis les théologiens médiévaux, on sait cela, et on sait donc que ce que nous pouvons connaître au-delà des limites de notre entendement a été octroyé par Dieu et prouve son existence (1).
- Une telle religion (donc : intégralement accessible à la raison), nous dit Balfour, ne suffirait pas à nos besoins.
Déjà, peut-on sans être athée prétendre que la religion doit « satisfaire nos besoins » ? Après tout, la religion peut tout aussi bien être l’expression d’une l’âme qui s’élève spirituellement.
- Réciproquement, lorsque notre connaissance nous met en présence d’un mystère, il y a je ne sais quel respect qui nous prend et qui nous impose de ne pas le réduire. Ainsi de la présence de Dieu dans le monde…
… et ainsi des lois de la physique quantique !
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(1) Ainsi de la preuve cartésienne de l’existence de Dieu fondée sur l’infini « Ces (attributs de Dieu sont des) avantages … si grands et si éminents que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul […] je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie » 3ème méditation

2 comments:

Yasmine Djelfaoui la cheminante said...

Très belle analyse pertinente dans sa concision et sa simplicité :-)

Jean-Pierre Hamel said...

S’agissant de religion, je pratique un athéisme apaisé, sans « affect ». Les religions sont pour moi des mécanismes très sophistiqués de concepts que le philosophe prend plaisir à désosser, analyser et remonter.
Je parle de cela avec ma tête et non avec mon cœur.
Amicalement,
Jean-Pierre