Wednesday, September 30, 2009

Citation du 1er octobre 2009

La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts.

Georges Clemenceau

A vrai dire je ne sais pas exactement quand Clemenceau a dit une chose pareille, mais quand on se souvient de Courteline et de ses ronds-de-cuir, on se dit que ce devait être à la même époque (en gros, le début de la IIIème République, avant 1914).

Mais que dirait-on aujourd’hui ? On dirait sans doute : on plante des fonctionnaires et il pousse des déficits publics. Autant dire que la notion de service public est complètement éliminée ; disparue du champ de vision.

Je ne vais sûrement pas prendre ici la défense du service public, je ne suis pas là pour militer, mais plutôt pour soulever un sourcil étonné : comment se fait-il que la valeur du service public soit si peu reconnue ? Récemment une manifestation de soutien aux postiers protestants contre l’éventuelle privatisation de la Poste n’a pas mobilisé les foules.

Même si on remarque qu’il y a des degrés dans cette méconnaissance, elle existe de façon suffisamment générale pour que le gouvernement puisse sabrer dans les effectifs des fonctionnaires sans protestation : 15000 fonctionnaires de moins (1), c’est 15000 parasites de moins. Et ça passe.

Je crois qu’on peut rattacher cette indifférence à l’obligation faite par les psychanalystes à leurs patients de payer leur séance de leur poche et non avec leur carte de Sécu. Ce qui est important coûte quelque chose, ça doit sortir de notre portefeuille. Par contre ce qui est gratuit est sans valeur. Le service public est gratuit évidemment ; donc il ne vaut rien – dans tous les sens du terme.

Tiens, je me demande si je ne devrais pas instituer un péage sur ce blog.


(1) Pour le seul ministère de l’Education Nationale et pour une seule année.

No comments: