Friday, September 25, 2009

Citation du 26 septembre 2009


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Votre sexe n'est là que pour la dépendance: / Du côté de la barbe est la toute-puissance. / Bien qu'on soit deux moitiés de la société, / Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité;
Molière – L'école des femmes (Acte III, scène 2)
On fait à Coluche l’honneur d’avoir fait rire en disant que les hommes sont égaux, mais que les uns le sont un peu plus que d’autres.
Soit. Mais reconnaissons que dans le genre, Molière l’avait précédé, puisque dans sa tirade, Arnolphe, qui va épouser Agnès, lui explique que, dans le mariage, l’homme et la femme ne sont point égaux :
Bien qu'on soit deux moitiés de la société,
Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité;
Car enfin, si je prends un poids de 1 kilo, que je le coupe en deux moitiés (1), combien pèsera chacune d’entre elle ? L’homme et la femme sont deux moitiés, mais l’une est un peu plus moitié que l’autre…
C’est une idée plus sérieuse qu’il n’y parait. Car depuis les temps les plus anciens – disons à notre connaissance au moins depuis l’avènement du christianisme (2) – la femme a été considérée comme la moitié d’un tout dont l’homme constitue l’autre moitié.
Ces moitiés se correspondent bien sûr, avec une complémentarité que l’on ne peut nier, au moins dans la procréation. Comment faire pour affirmer que l’homme est supérieur à la femme, alors qu’il ne peut se reproduire sans elle ?
Au cours de notre histoire, trois solutions ont été envisagées :
- Ne pas se reproduire : c’est le célibat des prêtres ;
- Considérer que dans la procréation, la semence de l’homme fournit l’enfant, la matrice féminine quant à elle ne fournit que la nourriture qui le fera grandir (comme la terre et l’eau font pousser la graine)
- Si on est obligé d’admettre que la femme joue un rôle essentiel dans la procréation, déclarer qu’elle n’est bonne qu’à ça, qu’elle n’est qu’un ventre, que les hommes ont le droit de contrôler comme leur bien.

(1) Moitié : Une des deux parties égales d'un tout. (Définition du TLF)
(2) L’histoire des hermaphrodites chez Platon montre qu’on pourrait bien remonter encore plus loin.

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