Thursday, September 03, 2009

Citation du 3 septembre 2009

Aimer une femme intelligente c'est un plaisir de pédéraste.

Oscar Wilde


Question du jour : la misogynie a-t-elle une histoire ?

Je veux dire : les misogynes d’hier sont-ils différents de ceux d’aujourd’hui ? Quelqu’un dirait-il aujourd’hui la même chose qu’Oscar Wilde au 19ème siècle ?

Laissons de côté le fait que Wilde attaque ici, outre les femmes, les hommes qui lui reprochent son homosexualité (1) : vous n’aimez leur dirait-il que les femmes qui sont virilisées par leur intelligence…

Alors, voilà : y aurait-il encore des gens pour dire qu’une femme qui est intelligente est un peu moins femme qu’une autre ?

J’ai déjà eu à défendre ici les bimbos, mais je ne suis pas sûr d’avoir été entendu.

Qui n’a jamais raconté une histoire de blonde ? Qui n’a jamais dit à un collègue de bureau : « Tu as vu, la fille de l’accueil ? Elle n’a sûrement pas de cervelle mais elle a des gros roploplos ».

La beauté – ou alors l’attrait sexuel – serait-il incompatible avec des fonctions cérébrales supérieures ? Diriez-vous d’un homme – tenez au hasard le beau Raphaël Enthoven – que sa beauté rend son intelligence suspecte ? Non, vous allez le jalouser parce qu’il a tout et que c’est pas juste, parce que justement vous….

Et en même temps il faut savoir que l’exemple de cette exclusion vient de loin et de haut.

Rappelez vous, Platon. Lui, il dit qu’on ne devrait pas commencer la philosophie avant l’âge de 50 ans, parce que c’est à cet âge que les passions commencent à se tarir.

Soyons clair : chez nous, les messieurs, après 50 ans c’est la testostérone qui commence à se raréfier. C’est donc à ça que pensait Platon : nous sommes libres de penser aux essences quand le carburant de la sexualité vient à manquer.

Seulement, si Platon laisse les femmes en dehors de la pensée philosophique (2), il oublie de dire que ce n’est sûrement pas la testostérone qui les gène.

(1) Il est clair que le terme de pédéraste est à prendre ici dans son sens vulgaire et non technique

(2) Sauf les prêtresses qui sont inspirées par les Dieux

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