Monday, February 15, 2010

Citation du 16 février 2010


Pour tout français, la retraite est le but suprême de l'existence. C'est avec joie qu'il envisage sa vie de vieillard. Mastiquer avec une mâchoire édentée semble être le comble de ses délices.

George Mikes – Little Cabbages [Georges Mikes est un écrivain britannique – Voir sa bio ici]

Le travail nous retraite, la retraite nous travaille.

Miss.Tic – Publié par Siné-Hebdo

J’en connais qui vont ricaner : ce Georges Mikes, il est complètement dépassé ! Grâce aux implants dentaires, finies les mâchoires édentées ! (1)

Mais pas finies du tout les articulations arthrosiques, ni les neurones qui ne se connectent plus, sans parler des enfants qui se taillent à l’autre bout du pays et qu’on ne voit plus que pour Noël…

Bref, si Georges Mikes a raison, c’est quand il écrit que pour tout français, la retraite est le but suprême de l'existence. Mais – quelle inconséquence ! – pour tout français, l’âge de la retraite est une sorte d’Eden où l’on aura conservé son corps et ses hormones de 20 ans pour jouir de la vie sans plus jamais perdre son temps à travailler. Bref, l’âge de la retraite est tout ce qu’on veut – sauf l’âge de la vieillesse. D’ailleurs les vieux, c’est toujours les autres. Vous en avez rencontré vous, des hommes qui vous disent : « Je prends du Viagra » ?

Quoique… Les choses commenceraient-elles à changer ? Ecoutons les protestations quand on annonce que l’âge minimum pour jouir de sa retraite en France va passer de 60 à 61 – voire 62 ans. Que disent-elles ?

- Je ne m’imagine pas continuer à travailler au-delà de 60 ans : je serai trop vieux pour ce travail si pénible.

Vous l’avez compris : la vieillesse nous touche quand nous travaillons. Nous nous sentons vieux quand le matin, nous enfilons nos chaussettes pour aller au boulot.

Mais – miracle ! – prenons notre retraite, et alors, à nous les randos dans les Cévennes, les treks au Népal, les croisières sur le Nil.

On comprend alors un peu mieux que Mikes écrive que la retraite soit le but suprême de l'existence ; c’est que nous en avons besoin pour nous sentir enfin jeune.


(1) Oui, « finies » à condition d’avoir la complémentaire-santé qui finance…

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