Monday, May 07, 2012

Citation du 8 mai 2012


Cette fleur s'ouvre à peine aux baisers du zéphir : / Laissons-la jusqu'au soir déployer davantage  / Les trésors qu'elle cache en son sein fortuné.
Jean-Louis Aubert (dit : l'Abbé Aubert) – La rose (Fables)
- Jean-Louis Aubert… Mais dites-moi, c’était bien le chanteur du groupe Téléphone ? Il est fabuliste maintenant ?
- Mais qu’est-ce que vous avez appris à l’école ? Qu’est-ce que vous faisiez pendant la récitation ? Vous poursuiviez l’oiseau lyre ? Ou étiez-vous à mater sous les jupes de la maitresse ?
La Citation du jour est heureusement là pour faire un petit rattrapage : lisez ça.
Il faudrait lire cette fable – lien ci-dessus, il n’y en a pas pour très longtemps – et puis revenir au commentaire : on y parle de la rose – d’abord en bouton et puis flétrie.
S’agissant d’un poème galant, on se doute bien qu’on est dans le registre de la métaphore, et quand on sait à quels lieux du corps féminin renvoie l’image de la rose (images très coquines parfois), on pense qu’il s’agit d’un poème qui, comme celui de Ronsard, invite la demoiselle à céder aux instances pressantes de son amoureux.
Seulement voilà – après le début que nous avons déjà cité, vient à la fin cette morale :
Le soir vint, il fut étonné / De trouver la Rose flétrie. / Maint frelon étourdi, moins que lui délicat. / En avait passé son envie. / De leur reste il fallut, pour punir sa folie / Que le galant s'accommodât.
Et là on comprend qu’il ne s’agit pas d’inviter la jeune bergère à se laisser culbuter dans le foin mais bien à pousser le jeune berger à sauter sur l’« occasion » dès qu’elle se présente, sans quoi un quelconque frelon de passage lui ravira les prémices de la jeune fille.
C’est alors qu’on se dit que – quand même pour un abbé, c’est un peu curieux de pousser comme ça les jeunes gens au péché, surtout quand il ne s’agit pas d’en profiter pour soi-même.
Mais si on considère les dates de l’Abbé Aubert (1731-1814), on comprend mieux : au 18ème siècle bien des abbés débauchés ont sévi, et beaucoup en ont fait la propagande : ce n’est pas pour rien qu’on en trouve tant dans l’œuvre du marquis de Sade.
A cette époque, être abbé, c’était une façon de gagner sa vie ; façon qui laissait quand même du temps libre pour taquiner les boutons de roses…

2 comments:

FRANKIE PAIN said...

l'histoire des rose

Anonymous said...

Une histoire de rose et de lilas...

Sur un sourire d'une dame qui n'en avait pas l'habitude, ou, peut-être que je ne sais pas...

http://www.wat.tv/video/barbara-temps-lilas-wvlz_2gh7d_.html

Il y a longtemps déjà ,j'ai porté un soir de mai, bien des roses dans mes cheveux...

Merci pour ce joli poaime

F' (IHATIVE)