Thursday, December 26, 2013

Citation du 27 décembre 2013


[...] choisir, c'était renoncer pour toujours, pour jamais, à tout le reste et la quantité nombreuse de ce reste demeurait préférable à n'importe quelle unité.
Gide – Les nourritures terrestres, p.66
Deux idées + une conclusion :
1 – Choisir c’est renoncer à ce qu’on aurait pu choisir, mais qu’on n’a pas choisi. Spinoza : Omnis determinatio negatio est. (Toute détermination est négation : la statue dégagée par le sculpteur du bloc de marbre exclut toute les autres qui auraient pu l’être également)
2 – Choisir, c’est assurer une certaine unité entre le choisi et le choisissant. En choisissant, ne je n’effectue pas un choix au hasard, mais en fonction de ma volonté et ma personnalité.
3 – Conclusion : mieux vaudrait garder ce que j’exclue plutôt que de le rejeter pour m’établir dans l’unité de ma personne.
--> C’est là qu’on ne comprend plus très bien : car ne faut-il pas de toute façon éliminer ces autres possibilités quand on  se décide à agir ? Que j’aille à droite, ça exclut que j’aille à gauche. Et en même temps si je me complais dans le délice des possibilités d’avancer ou de reculer, je reste enraciné au même endroit.
Peut-être Gide pensait-il plutôt à ce choix aléatoire qui exclut quant à lui l’unité et la continuité par rapport aux choix antérieurs ? Que je me décide à apprendre à jouer du luth aujourd’hui, et puis que je l’abandonne pour me livrer à la danse classique, mais que le surlendemain je fasse mes bagages pour l’Amazonie, et que pour finir je tire au sort la direction de mon avion.
Oui, c’est bizarre, mais comme le dit Gide : ça demeure préférable à n'importe quelle unité

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

encore un savoureux texte et réflexion . et d'attribution sur les petites histoires qui nous touchent de prés ou de loin . merci d'apporter votre savoir dans des touches de bonheurs à votre chére blogeuse.
nous ne pouvons créer que poliniser par des fleurs mâles et subtiles ...

belle attente de l'an neuf cher jean pierre.