Wednesday, January 28, 2015

Citation du 30 janvier 2015

L'avènement de la bourgeoisie est l'avènement de la caricature. Ce plaisir bas de la dérision plastique, cette récréation de la laideur, cet art qui est à l'art ce que la gaudriole est à l'amour, est un plaisir de famille bourgeoise; elle y prend tant de joie qu'elle a ri même de Daumier.
E. et J. De Goncourt – Journal, 1860.
 
Dessin de Kurt Westergaard : l’une des « Caricature de Mahomet » du Jyllands-Posten publiées le 30-09-2005.
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« Les « caricatures de Mahomet » sont les caricatures de douze dessinateurs parues le 30 septembre 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten, en réponse à Kåre Bluitgen, un écrivain se plaignant que personne n'ose illustrer son livre sur Mahomet depuis l'assassinat de Theo van Gogh aux Pays-Bas en 2004. » A voir ici
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Les Goncourt sont de bons observateurs de la société bourgeoise qui s’épanouit – à leur grand regret – durant le second empire.
Ainsi de la caricature entendue comme « art » de la dérision qui enlaidit tout ce qu’il touche et qui, comme on l’a vu hier, constitue une forme hypocrite du nihilisme.
Et si il y avait malentendu avec les musulmans sur ce sujet ? Eux reprochent aux dessinateurs d’avoir violé l’interdit de représenter le Prophète. Et nous de répondre : « C’est pour rire ! On a bien le droit de rire – même de votre prophète ! »
En réalité on glisse hypocritement du sérieux à la blague. Car ne l’oublions pas, c’est ce dessin (ci-dessus) qui, parmi d’autres, a mis le feu aux poudres en 2005 (dix ans, déjà !). Or sa signification est très claire et, blasphème ou pas, elle n’est pas du tout une « blague » : on met en cause la religion musulmane comme étant passée sous la coupe des djihadistes hyper-violents.
Il y avait donc matière à plainte pour calomnie, non bien évidemment de la religion (du moins : pas selon notre droit), mais des pratiquants ouvertement discriminés.
Et nous autres, catholiques, au cas où on nous ridiculiserait dans l’exercice de notre religion, nous pourrions faire quelque chose comme ça : porter plainte pour diffamation à notre égard. Seulement, dès que le Saint Coran et le Prophète sont convoqués et se mettent à professer, rien ne va plus. Les armes de la plaidoirie sont remplacées par les fusils d’assaut.


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