Tuesday, August 11, 2015

Citation du 12 aout 2015

Il y a dans la douleur une pureté infatigable, la même que dans la joie, et cette pureté est en route dessous les tonnes d’imaginaire congelé.
Christian Bobin – L’Inespérée


De l’imaginaire congelé… Brrr !!! L’imaginaire, production de l’imagination, devient figé comme un poisson dans le bac de surgelé dès lors que l’imagination est en panne. Mais ce n’est pas cela qui intéresse notre auteur, ce qu’il veut, c’est restaurer la dignité de la douleur qui, délivrée de toute forme particulière, est d’une pureté absolue. Ça va faire plaisir au malheureux qui se tord de douleur dans les affres de la maladie, ou à la femme qui pleure son enfant mort : en eux chemine une pureté pareille à la joie.
o-o-o
« Il y a dans la douleur une pureté infatigable » – Mais enfin, qu’est-ce que c’est que cette pureté ? A-t-on le droit d’écrire des choses pareilles ? N’est-ce pas un paradoxe  révoltant ?

PURETÉ, subst. fém. A.  Domaine concr.
1. État de ce qui est sans mélange. (TLF)


- Nous voilà renseignés : Bobin prend la pureté comme ce qui est sans mélange, et donc bien sûr, il suffit de souffrir suffisamment pour qu’il n’y ait plus de place dans notre conscience pour autre chose que pour cette abomination. Les malheureux soumis à la torture le savent bien : s’il peuvent concentrer leur esprit sur quelque chose comme résoudre des équations alors ils se décentrent de leur souffrance et ils la ressentent moins. Mais alors, leur souffrance n’a plus cette pureté que semble célébrer Christian Bobin ?

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