Thursday, January 12, 2017

Citation du 13 janvier 2017

Le bonheur ne se voit que dans le rétroviseur.
Gaël Faye – Petit pays p. 180
Un présent grincheux et maussade ; un passé radieux et nostalgique. Voilà la conséquence de ce trait de psychologie qui en nous fonctionne comme une loupe grossissante qui, dans la vie au jour-le-jour, majore les contrariétés et nous fait oublier les vrais et authentiques plaisirs. « J’étais heureux mais je ne le savais pas – je ne considérais que mon compte en banque, la réflexion désagréable du chef de service, la mollesse au lit de ma compagne (ou : de mon compagnon), etc…»
- Observons d’abord que l’imparfait « j’étais heureux » n’a guère de sens : le bonheur est un état vécu en pleine conscience, on dirait même qu’il n’est que cela – ou au moins cela.
- Mais l’essentiel est dans la prise de conscience de l’erreur que nous avions commise : demander à la vie plus qu’il ne fallait : car après tout si le bonheur apparaît au passé, cela signifie au moins que tout ce qui est nécessaire au bonheur était disponible, et que pour le savoir il suffit aujourd’hui encore de faire le tour des besoins dont la satisfaction permet de nous le procurer. Le mécontentement vient de la surévaluation des besoins, et une longue tradition associe la sagesse à leur juste mesure de ce dont la satisfaction est indispensable – « Une chaumière et un cœur » dit-on.


Mais peut-être que le pauvre monsieur (= ou dame) qui regarde dans le rétroviseur n’a plus grand chose à espérer du présent : « A 85 ans, voyez-vous on n’a plus de goût à rien…
Sauf un petit carré de chocolat au moment du petit café. »
Bon. Disons alors que dans le présent il n’y a plus que des petits bonheurs.

Mais des bonheurs quand même !

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

nous étions vien branché hier leje lisais un livre sur le bonheur et ce que disait l'auteur un peu comme le votre c'était aprés que l'on s'en rendez compte d'où la belle image le bonheur on le regarde dans le retrovisuer
et merci de votre remarquable commentaire sur le mustére du marabar..;bordeluche
bravo
plein de belles bises de douceurs et de complicités littéraire.