Citation du 4 mars 2009

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Ses Dialogues [de Platon], qui contiennent tout ce qu’il y avait en lui d’immortel, gisent là sur le rayon, sans cependant que je les aies jamais lus. Nous sommes d’éducation inférieure, de basse condition, illettrés…

Henri Thoreau – Walden, p.126

Dans cette autocritique, qui lui permet de fustiger le manque d’intérêt des ses concitoyens pour la culture classique, Thoreau prend Platon (mais aussi Homère) comme une aune pour mesurer l’éducation et l’ouverture d’esprit.

Les philosophes remercient ce grand intellectuel du 19^ème siècle, mais ils sont un peu sur leur garde : ne va-t-on pas leur demander ce qu’aujourd’hui Platon représente ? Où trouver les livres de Platon ? Sur quelles étagères traînent-ils ? Qui les lit ?

Moi, je vais vous répondre. Dans la dernière livraison de son supplément, le journal Libération – Libé-Next – publie, dans un article consacré à Pamela Anderson, cette photo, ainsi légendée :

la beach-girl n’a jamais rien dissimulé, pas même son intérêt pour la lecture de classiques philosophiques.

Et en effet, si vous regardez de près non pas les avantages de la dame, mais la couverture du livre qu’elle tient à la main, vous découvrez la République de Platon.

Alors, pas besoin d’insister lourdement : de même que Pamela Anderson est l’icône de la bimbo, de même l’œuvre de Platon est celle de la culture classique.

Les extrêmes se touchent : à cet extrême de l’écervelage que symbolise Pamela Anderson (1) répond cet l’extrême de la culture que personnifie la République de Platon.

Avouez que si le livre exhibé avait été Sein und Seit, ça aurait été encore plus percutant. Mais avouez aussi que personne n’aurait compris.
Donc : Platon reste encore connu – au moins comme le philosophe qu’il faudrait avoir lu.

(1) L’article de Libé avait pour but de prouver que Pamela avait un cerveau aussi bien dimensionné que le reste de son anatomie. Dont acte.