Monday, August 15, 2011

Citation du 16 aout 2011

Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon. Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit rien. Les disciples s'approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. - C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

Evangile de Matthieu – 15, 21-28

Conformément à la promesse faite hier, La Citation du jour va montrer maintenant la nécessité d’un retour aux Evangiles.

Vous avez lu ? Etrange parabole : les gloses des prêcheurs n’en finissent plus (1) ; des pages et des pages pour montrer que Jésus n’est pas en train de jeter dehors la païenne de Canaan en affirmant que sa mission est de sauver les Juifs. Et d’expliquer pourquoi il lui refuse son secours – pire : pourquoi il la traite de chienne cherchant à prendre aux petits enfants leur pitance.

Moi qui n’ai pas vocation à décrypter les Paraboles christiques, ni à en tirer un beau sermon, je dirai que l’intérêt de cette parabole est justement d’en être une, c’est-à-dire que les propos xénophobes que nous entendons si souvent par ailleurs doivent ici être l’occasion de nous rappeler que les étrangers aussi ont des droits, qu’entre eux et nous il y a un fonds commun : l’humanité.

… Eh bien voilà : moi qui avais dit que je ne sermonnerai pas, me voilà pris en flagrant délit de sermonnage !

Bon – c’est la faute à la parabole : oublions-là et reprenons.

C’est donc l’histoire d’un homme nommé Jésus. Il veut chasser une femme qui n’est pas de sa race. – Dehors, chienne !

Et c’est alors qu’elle lui répond quelque chose que personne n’y comprend rien, mais, lui, Jésus, il change complètement d’avis et il l’accueille. Et comme c’est Jésus, on se dit qu’on devrait bien faire comme lui.

Faire comme lui, c’est faire quoi ? C’est comprendre que ce qu’il faut chasser, ce sont les préjugés – sur les étrangers, sur les païens, sur les pas-comme-nous.

C’est moins élevé comme interprétation, mais comme c’est moi qui l’ai faite, je trouve que c’est déjà un bel effort.

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(1) Par exemple celle-ci – mais Google vous en donnera bien d’autres.

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