Citation du 20 aout 2011

Toute la ruse des bonnes consciences revient à donner au pauvre comme une gracieuseté ce qui lui est dû comme un droit.

Vladimir Jankélévitch

La ruse des bonnes consciences : le propre de la bonne conscience est de ruser avec la conscience, de faire en sorte d’ignorer ce qui pourrait la gâter. Ce qui signifie qu’il n’y a de bonne conscience que grâce à une dose d’inconscience.

… Soit – mais ne pourrait-on pas en dire autant de toute conscience de soi ? J’ai conscience en ce moment des idées qui se bousculent en moi et entre les quelles je dois mettre un peu d’ordre – du coup je n’ai pas conscience de mes doigts qui s’affairent sur le clavier (et qui en profitent pour faire n’importe quoi).

Par contre, plus essentielle est la fin de cette citation : donner au pauvre comme une gracieuseté ce qui lui est dû comme un droit.

--> Et revoilà les idées qui se bousculent ! Occasion de proposer

Le Quizz de l’été !!!

Pourriez-vous m’aider à expulser l’idée qui ne mérite pas de venir à l’existence ?

1 – Il y a un droit des pauvres : ce droit est peut-être plus exigu que le droit des riches, mais il n’est pas égal à zéro. Fort de ce droit, le pauvre peut exiger un partage avec le riche, sans avoir à faire appel à sa charité.

2 – Il y a un droit universel, qui englobe les pauvres comme les riches. Toutefois il faut insister et dire que ce droit ne porte pas seulement sur des principes généraux et abstraits, comme on le croit communément (droit à la propriété reconnu aux miséreux), mais qu’il porte aussi sur des réalités qu’on peut donner, partager, doser (droit au travail, au logement, aux soins etc.) : ce droit du pauvre se distingue de ce qu’on donne au pauvre comme une gracieuseté…

3 – Ou alors : la bonne conscience ignore à juste titre le droit des pauvres, parce qu’ils ont d’abord le devoir de travailler pour subvenir à leurs besoins.

Ainsi, les pauvres sont responsables de leur dénuement. Les riches quant à eux ne sont riches que grâce à leur vertu. (Demandez aux allemands ce qu’ils pensent des grecs.)

…

--> Alors, laquelle j’expulse ?