Thursday, January 10, 2013

Citation du 11 janvier 2013



Un roi, réalisant son incompétence, peut soit déléguer, soit abdiquer. Un père ne peut ni l’un, ni l’autre.
Marlène Dietrich
Je reviens sur cette citation déjà évoquée en 2010 (ici) – Je trouve en effet qu’il serait possible d’y préciser quelques points concernant l’éducation paternelle.

Je regrette vraiment de ne pas avoir la suite de cette citation. On aimerait connaitre les conclusions que Marlène Dietrich tire de cette amère constatation : faut-il créer une école des pères, comme Molière imaginait l’Ecole des maris ?
Justement, l’Ecole des maris porte sur l’éducation des enfants : on y voit deux frères pratiquer une éducation complètement opposée avec deux orphelines (en réalité deux grandes jeunes filles en âge d’éprouver des émois pour de beaux jeunes gens). L’un est sévère et rébarbatif, l’autre compréhensif et tolérant. Comme on le devine, c’est à leurs résultats qu’on pourra juger quel est le meilleur éducateur. L’un est compétent et le sait ; l’autre est incompétent et l’ignore ; seul son échec le lui apprendra – trop tard.
Trop tard, c’est-à-dire quand le mal aura été fait : l’enfant aura été forgé aux souffrances de ce père défaillant. Comme dit le proverbe, il ne suffit pas de faire des enfants – ça c’est facile. Il faut ensuite les élever et en faire des hommes ; plus difficile !
- La remarque de Marlène Dietrich apporte une nuance supplémentaire : on comprend que cette incompétence est reconnue par le père, qui constate en même temps qu’il ne peut se défausser de son rôle : père il est – père il restera.  
On objectera à Marlène que beaucoup d’hommes abandonnent la femme qu’ils ont  séduite avec le rejeton qu’elle porte, abdiquant leur rôle de père avant même de l’avoir endossé. Toutefois, ils peuvent bien déserter, oui – mais ils restent des pères déserteurs, comme le soldat qui jette ses armes devant l’ennemi reste un soldat puisqu’il est déshonoré.
Mais au fond, est-ce un mal ? Certains diront en effet que mieux vaut pas de père plutôt qu’un père incompétent.
Comment savoir quel père on est ? Pour en juger, demandons-nous ce qu’on attend d’un père compétent. Et bien sûr, le modèle indépassable est Dieu-le-Père en Personne : on lira dans la Bible, ou à défaut dans cet article de Wikipédia consacré à la paternité divine. Je me contente de résumer :
1 – Dieu est Père car comme Créateur, il est source de vie. Pour l’homme, être père c’est procréer : il lui faut donc être père biologique.
2 – Pour être père, il faut aussi reconnaitre l’enfant, c’est-à-dire la filiation qui relie à lui (1).
3 – Enfin, être père c’est éduquer. Mais il ne suffira pas d’éduquer comme un instituteur.
--> Pour éduquer comme un père, suivons la voie tracée par Dieu-le-Père : comme lui, il faut légiférer. Pour être Père, la loi qu’il faut imposer c’est la Loi du Père – comme disent les psys.
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(1) « Un [second] attribut paternel présent dans la Bible est celui de la filiation de Yahweh avec son peuple Israël. » (Référence citée)

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