Sunday, January 20, 2013

Citation du 21 janvier 2013



j'suis né d'une vidange de carter séminal / dans le garage intime d'une fleur sentimentale / quand j'ai ouvert les yeux la lumière vagabonde / filait à 300 000 kilomètres à la seconde / j'ai failli me tirer mais j'ai fait bof areuh / j'suis qu'un intérimaire dans la continuité de l'espèce…
Hubert-Félix Thiéfaine – 542 lunes et 7 jours environ Chroniques bluesymentales (1990)

On est lundi : Vous vous demandez peut-être, en enfilant vos chaussettes ce matin, pourquoi vous vous levez et pourquoi vous allez repartir dans le froid et la nuit au boulot ?
Oui : Pourquoi ???
Je sais ce qu’il vous faut : reprenez tout du début, repassez le film de votre vie pour arriver à comprendre comment vous en êtes arrivé là, et pourquoi vous continuez.
Je sais aussi ce que vous allez dire : trop long, trop compliqué, trop désespérant ?
Pas grave : Hubert-Félix Thiéfaine a fait le travail pour vous. Oh, certes il l’a fait pour lui-même. Mais peut-être que son histoire est la vôtre ? En tout cas ça vaut la peine d’essayer.
Je vous laisse bien sûr découvrir (ou redécouvrir) ce poème, en l’écoutant ici magnifiquement illustré ici, ou en le (re)lisant là.
En cette année de célébration-Camus, on pourrait trouver que Thiéfaine a bien le sens de l’absurdité de la vie, sauf qu’au lieu d’invectiver des cieux désespérément vides, lui s’adresse aux femmes de sa vie, qui existent bien mais qui ne sont pas des déesses (1). C’est néanmoins plus à Goethe qu’à Camus qu’il songe avec cette  dernière pensée pour sa maman : oh meine kleine Mutter / mehr licht!
Culturellement réconfortant n’est-ce pas ?
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(1) Toutes fois elles ont d’autres arguments pour s’imposer : « et puis je t'ai connue mais j'vais pas trop charrier / attendu que j'suis lâche et que ton flingue est chargé ».

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