Thursday, May 02, 2013

Citation du 3 mai 2013


La valeur d'un État, à la longue, c'est la valeur des individus qui le composent ; et un État qui sacrifie les intérêts de leur élévation intellectuelle à un peu plus d'art administratif - ou à l'apparence qu'en donne la pratique - dans le détail des affaires ; un État qui rapetisse les hommes pour en faire des instruments dociles entre ses mains, même en vue de bienfaits, un tel État s'apercevra qu'avec de petits hommes rien de grand ne saurait s'accomplir, et que la perfection de la machine à laquelle il a tout sacrifié n'aboutit finalement à rien, faute de cette puissance vitale qu'il lui a plu de proscrire pour faciliter le jeu de la machine.
John Stuart Mill  ̶  De la liberté (1859)
« Le tout est plus que la somme de ses parties » écrivions-nous  hier. On voit combien ce principe est contestable : l’Etat nous dit Stuart Mill n’est rien d’autre que la somme des hommes qui sont sous son autorité. Elever leur intelligence c’est élever aussi sa puissance. L’abaisser en espérant bénéficier de leur docilité, c’est en réalité perdre du pouvoir et de la capacité d’action.
Rapetissez les  hommes, et vous rapetisserez l’Etat.
Comme notre principe contesté est celui de la synthèse, on admettra que le principe posé par Mill est celui de l’analyse. Et pourquoi pas ? Je laisse le débat à d’autres.
Ne croyez pas que je déserte le combat et que je me désintéresse de savoir lequel de ces principes pourrait triompher. Mais je me dis que ce que Stuart Mill nous explique nous ouvre les yeux sur un point très précis : tout ce qui est fait pour décérébrer nos semblables répond non pas à un projet politique, mais à un projet commercial. Ce que perdent les politiques, les marchands le récupèrent.
« Ce que nous vendons à Coca-cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. » disait TF1.
Je n’en dirai pas plus.

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