Sunday, September 15, 2013

Citation du 16 septembre 2013



Nous avons généralement en France un gouvernement d'hommes qui savent ce qu'ils veulent. Ils veulent y rester.
André Frossard
Les hommes qui sont au gouvernement ne pensent qu’à une chose : y rester.
Voilà une idée qui court les rues, surtout depuis Machiavel : l’homme politique cherche soit à conquérir le pouvoir, soit à le conserver. S’il se bat ce n’est pas pour faire triompher ses idées, mais pour être élu. S’il possède ce pouvoir et qu’il se dévoue pour la Nation, ce n’est pas parce qu’il est un patriote, mais seulement qu’il veut conserver ses prérogatives. La preuve en est que, s’il a la chance (!) d’être dictateur, la corruption et la gabegie ne le gênent pas du tout à condition qu’il ait une milice dévouée à sa sécurité.
Cette critique du pouvoir politique me fait penser à ceux qui disent : tous incapables… Tous corrompus… Tous pareils. Car alors on utilise une clef qui ouvre toutes les portes, une idée passe-partout.
Mauvaise foi ? Peut-être. En tout cas, c’est toujours le même style de critique que l’on entend : « Comment ? Vous voyez dans l’action du gouvernement autre chose que la poursuite égoïste de l’intérêt individuel ou partisan ? Naïf que vous êtes ! Trouvez donc une seule de leurs décisions qui n’ait pas au bout du compte une arrière-pensée électorale !»
La charge de la preuve incombe alors non à l’accusation mais à la défense. Comme si, après vous avoir accusé d’avoir trucidé votre femme et d’avoir fait disparaitre ses restes dans la chaudière, on exigeait de vous que vous prouviez que ce n’est pas vrai. A l’inverse, la présomption d’innocence qui régit  notre droit signifie que la charge de la preuve incombe à l’accusation.
Alors, que pourrait donc faire l’accusation pour prouver que Frossard a raison et que nos ministres gouvernent, non pas avec le souci du Bien Public, mais avec celui d’être réélus ? Les cas particuliers de gouvernants corrompus par leur ambition ne peuvent être généralisés que s’ils révèlent un trait commun de la race des hommes politiques. Et avant de prouver que ce trait existe, il faut déjà établir que cette race existe aussi, ce qui parait difficile.
Et si on nous disait plutôt : « D’accord, on ne peut rien prouver ; mais, par précaution, faisons comme si leur seul souci n’était que leur pouvoir personnel. » - Que répondriez-vous ?
  Qu’il suffit de suspendre leur réélection au succès de leur gouvernance.
Donc : quand on élit un nouveau Président, on le met en observation. C’est quand on le réélit – ou pas – qu’on le juge.
Patience, camarades : 2017 n’est plus très loin.
(Aïe ! Les amis à qui j’ai fait lire ce texte me tapent sur la tête, mon bien le plus précieux… Soumis à cette amicale pression, je modifie ma conclusion :
« Camarades, en 2017, vous pourrez – ou pas –  confirmer dans son pouvoir celui qui nous a promis de sortir la France de la récession et de l’injustice sociale. »
- Ça va comme ça ?)

No comments: