Friday, September 06, 2013

Citation du 7 septembre 2013

…il est désormais plus sûr qu’une canicule frappe Paris le 25 décembre qu’ils [= les joueurs de l’équipe de France de football] marquent un but.
Commentaire du journal Le Parisien, suite au match nul (0-0) de la France devant la Géorgie
Un évènement est absolument prévisible lorsqu’il arrive selon une loi scientifique : celle-ci n’admet en effet pas d’exception. La seule dérogation à ce principe suppose l’intervention d’un miracle, décision de Dieu qui choisit d’outre passer les lois de la Création.
On comprend alors que la canicule à Paris le jour de Noël constituerait un tel miracle, ce qui donne une image des forces qui devraient se mobiliser pour que l’équipe de France de football se comporte victorieusement.
Bien entendu, j’entends bien que ce commentaire n’est pas à prendre au premier degré, mais qu’il cherche à donner une idée de la catastrophe annoncée. Reste un ton, un style qui dans ce commentaire reflète une certitude absolue : le journaliste (spécialisé) est un homme qui connait l’avenir parce qu’il en maitrise tous les paramètres. Et s’il œuvre comme ici dans le domaine du sport, il pourrait aussi bien être un commentateur politique, économique, financier, etc…
Ce qui devrait nous surprendre : comme on le disait plus haut, qui donc possède une telle maitrise, sinon les scientifiques ? Eux – et eux seuls – sont capables de prédire avec une absolue certitude la date de la prochaine éclipse de soleil … ou celle du Ramadan ! Qui donc connait les méandres de l’humeur de tel ou tel joueur de foot ? Ou les innovations techniques pas encore inventées qui demain bouleverseront l’économie mondiale ? Personne ?
Oui : personne. C’est cela que nous n’admettons pas ; imaginer que l’avenir soit inconnu – ou pire : qu’il n’existe pas du tout – nous est insupportable. Raison pour laquelle nous ne pouvons nous figurer que le temps qu’il va faire à Noël soit indécidable.
Raison pour laquelle nous croyons tous les charlatans qui nous prédisent l’avenir comme s’ils y étaient déjà eux-mêmes installés.

No comments: