Thursday, March 03, 2016

Citation du 4 mars 2016

La pluralité des voix n'est pas une preuve, pour les vérités malaisées à découvrir, tant il est bien plus vraisemblable qu'un homme seul les ait rencontré que tout un peuple.
Descartes – Discours de la méthode
Voilà une thèse qui a servi à remettre en cause la démocratie. En effet, la question soulevée par cette citation de Descartes est : quel est le périmètre de la démocratie ? On admet sans peine qu’il faille soumettre au suffrage le choix de nos gouvernants. Et qu’il faille aussi un référendum pour dire quels critères permettent de se dire français. Mais, doit-on élargir le champ de la démocratie jusqu’au choix du gouverneur de la Banque de France ?
--> Les grecs (actuels), consultés par référendum, ont refusé l’austérité économique ; leur gouvernement passant outre le suffrage populaire, a néanmoins accepté de l’appliquer : était-ce un déni de démocratie ? Ou bien cette décision était-elle du domaine des « vérités malaisées à découvrir » qui sont du champ de compétence des spécialistes de la science financière ? Car après tout, on peut voter contre la pauvreté ; mais à quoi cela sert-il ? Ce qui compte c’est ce qu’on peut faire pour y remédier, et ici la volonté populaire n’y peut rien, sauf à choisir le technicien capable de réorganiser les moyens existants, à défaut de découvrir le magicien qui serait capable de créer ceux qui n’existent pas.

Oui, créer par le suffrage démocratique le magicien à qui on pourra déléguer la mission de tirer le pays de l’ornière : voilà la limite que la démocratie ne peut atteindre. Toutefois nous l’avons essayé en inventant un concept tout à fait révolutionnaire : celui d’homme providentiel, qui est légitimé par une élection faite exprès pour lui – l’élection Présidentielle. Oui, nous pauvres citoyens de base, nous ne savons pas faire reculer le chômage, augmenter les salaires, garantir de la neige en hiver et du soleil en été. Mais n’avons pas besoin de savoir faire tout cela, puisque, appliquant le principe de Descartes, nous pensons qu’il existe homme /qui a/  rencontré /ces vérités/ que tout un peuple ignore.

Dans l’ancien régime on croyait que la prospérité du royaume dépendait de l’existence d’un souverain chéri des Dieux. Aujourd’hui c’est la même chose, sauf qu’on ne sait pas trop où l’on pourrait découvrir ce souverain mirifique ? Au fond des urnes ? En tout cas pas du peuple qui l’a élu du fond de ses ténèbres. De profundis clamavi ad te domine

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

je suis pas dans la disponibilité de lire sur la démoncratie mais je vous salue cher jean Père