Wednesday, May 03, 2017

Citation du 4 mai 2017

C’est la dose qui fait le poison.
Paracelse (Cf. Citation du 27-7-2015)

La loi dite de Arndt-Schulz le précise : « pour toute substance, de faibles doses stimulent, des doses modérées inhibent, des doses trop fortes tuent. ». On a plus récemment évoqué cette formule pour la contester à propos des perturbateurs endocriniens dont l’effet nocif est inversement proportionnel à la dose (1).
On peut transposer cette formule dans un autre domaine que celui de la toxicologie – par exemple dans les relations humaines.
Je ne reviendrai pas ici sur l’effet nocif dans ces relations de la surexposition : tel(le) qui est adorable quelques heures de bureau durant serait insupportable 24h sur 24 durant un mois de vacances dans une chambre d’hôtel : le Post signalé plus haut en a fait son miel.
Mais on peut aussi songer à d’autres surexpositions, telles que celles infligées par les chaines « tout-info », 24h/24, et au surdosage d’information qui s’ensuit. On estime qu’une telle pression explique la déformation de l’information et son appauvrissement, n’importe quel détail étant grossi pour entrer dans le cadre d’une rubrique d’information. Et concomitamment à cela, les fausse nouvelles (fake-news en anglais) qui pullulent même en dehors des « réseaux sociaux » simplement parce qu’on veut abonder les rubriques du JT avant d’avoir eu le temps de vérifier ni l’information ni les interprétations qu’on en donne.
On devrait aussi signaler un autre mécanisme mis en place par ces médias : la répétition « en boucle » des séquences ou des images qui soutiennent les commentaires faits sur le vif. Qu’on se rappelle : une information correspond à une nouveauté qu’on apprend – c’est ce qu’on appelait autrefois une « nouvelle ». Telle information qui « informe » réellement celui qui allume son poste n’est plus du tout une information 30 minutes plus tard s’il est resté devant sa télé.
Mais ces images, si elles n’informent plus, peuvent encore faire quelque chose : elles peuvent envouter, hypnotiser, créer des sentiments disproportionnés à leur importance objective. Ici à n’en pas douter, la surdose est vraiment toxique, mais il ne s’agit pas de la surdose de nouvelles ; c’est la répétition indéfinie de la même image, des mêmes propos. Telle est la leçon que Victor Klemperer a tirée de son étude sur le vif de la rhétorique nazie (2)
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(1) On lira ceci pour s’en convaincre.
(2) Victor Klemperer – LTI La langue du 3ème Reich

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