Wednesday, June 03, 2009

Concours : les résultats

D'abord continuer, ensuite commencer.

William James

Les commentaires reçus :


1

"D'abord" et "ensuite" sont les temporisateurs; je gère mes priorités "d'abord" ceci "ensuite" celà...question de pure logique...sans choix...comme une évidence..."D'abord continuer" comme le dit la chanson on a pas assez d'essence pour faire la route dans l'autre sens..."ensuite commencer" comme le dit le proverbe "mille pas commence par un seul"...et c'est le serpent qui se mord la queue...ou l'éternelle question de qui est apparu en premier la poule ou l'oeuf..."d'abord je continue" oui mais il y a bien fallu que je commence...d'abord...donc cette proposition est plus (à mon sens) une proposition de temporisation des actions qu'une proposition de vérité absolue...

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2
Dans cette citation, la logique semble inversée. Toute action doit être commencée pour pouvoir être continuée. Pourtant non, pour William James, il faut d'abord continuer. Continuer quoi? Et commencer quoi? Cela ne semble pas avoir d'importance. Continuons donc...
Alors dans quel sens l'auteur utilise-t-il le verbe "continuer"? Dans ce contexte, le plus naturel me semble continuer sa vie. Il faut se pousser à continuer de vivre pour pouvoir avoir des projets, quels qu'ils soient. En extrapolant, continuer serait donc se pousser soi-même à poursuivre ses actions pour pouvoir en commencer d'autres.
Pourtant, depuis toujours, nous sommes en activité. A la naissance nous crions, pleurons, grandissons etc... Toute action est la conséquence logique d'une action précédente ou d'un désir initié par nos actions ou celles de notre entourage. En résumé, toute vie est une série d'actions (ou d'inactions mais c'est égal).
Et d'ailleurs, c'est peut-être cela que l'auteur cherche à souligner : le cycle de la vie. Où commence-t-il et où termine-t-il? Pourquoi dirions-nous que l'on commence une action avant de la continuer? Nous continuons bien quelque chose en permanence. L'éternel paradoxe de l'oeuf et de la poule.

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--> J’ai tardé à publier les commentaires reçus et j’en suis désolé.

Je ne vais pas commenter ces commentaires, j’observe qu’ils portent la trace d’une réflexion et comme tels ils nous intéressent.

Quelques remarques :

- D’abord, tout effet suit sa cause, et il nous est impossible de penser une cause (un commencement) qui suivrait ses effets (continuation). Seuls les physiciens peuvent faire des calculs où le rebond peut précéder le bond.

Mais comme il y a plusieurs types de causes, on peut en trouver un parmi qui pourrait suivre son effet.

- Telle est bien la cause finale, qui indique pourquoi on fait telle chose (comme dit Aristote, le désir de toucher le loyer est la cause finale qui explique la construction de la maison).

Donc, on pourrait dire qu’on fait d’abord quelque chose sans savoir pourquoi, et que ce n’est qu’après l’avoir terminé, ou au moins avancé, qu’on découvre la raison pour la quelle on peut être satisfait (ou mécontent) de notre action.

Le sens est ce qui vient après. La valeur également.

D’ailleurs c’est peut-être ce que voulait dire James, puisque le pragmatisme (doctrine qu’il défend) affirme que la valeur d’une idée ne tient pas dans la théorie qui la développe mais dans les effets qu’elle permet d’obtenir.

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