Tuesday, March 06, 2012

Citation du 7 mars 2012


Il est de plus en plus normal que des femmes accèdent aux plus hautes responsabilités.
Angela Merkel – Interview dans Le Monde (13 Janvier 2007)
Il est … normal que des femmes accèdent aux plus hautes responsabilités : oui, bon – OK : rien à dire.
Il est de plus en plus normal… Là je sursaute : la normalité admet donc des degrés ? On peut-être plus ou moins normal, tout en restant normal ?
Un peu de sémantique, pour ne pas rester comme ça, avec des brumes plein la tête.
- Normal qualifie ce qui est dans la moyenne des cas, et donc ce qui se rencontre le plus souvent.
On admettra alors qu’on peut être plus ou moins normal selon qu’on est plus ou moins éloigné de cette moyenne, tout en restant dans la fourchette. Oui, voilà : la normalité est affaire de fourchette, elle se situe entre deux limites – l’anormal, lui, c’est celui qui n’est pas entre les dents de la fourchette.
- Normal, c’est aussi celui qui est dans la norme, c’est-à-dire qui est conforme à l’étalon considéré comme un type idéal. Le dictionnaire ajoute même : normal désigne le type le plus fréquent – qui est souvent considéré comme idéal ; avec jugement de valeur.
Ici on ne peut donc dire qu’on est « plus ou moins normal ». On l’est ou on ne l’est pas – et voilà tout.
Revenons maintenant aux propos d’Angela Merkel : les femmes chefs (d’Etat par exemple) sont de plus en plus nombreuses. Commentons : à mesure qu’on se rapproche de la parité homme-femme, la situation des femmes par rapport au pouvoir devient de plus en plus normale.
Seulement, voilà notre question qui revient : à partir de quand sort-on de l’anormalité pour entrer dans le moins-normal-qui-est-normal-quand-même ?
Par exemple, nous les français, sommes-nous normaux en politique ? Nous qui n’avons jamais élu aucune femme aux plus hautes responsabilités – je veux dire chef d’Etat ?
Franchement il n’y a pas de quoi être fier.
Certains diront : mais il n’est pas trop tard : en avril, faisons Président une Présidente.
Oui, mais dans ce cas, on n’aurait encore moins de raisons d’en être fier.

No comments: