Thursday, April 25, 2013

Citation du 26 avril 2013



Les mamandises, les mamandises, c’est pas des gourmandises, c’est pas des friandises. / Les mamandises, les mamandises, c’est ce que disent les mamans à leurs petits enfants.
A retrouver sur le site de l’Option Théâtre du Lycée Monet de Joué-les-Tours.
Il y a quelques jours je me faisais complice de l’ironie méchante d’Hervé Bazin à l’encontre des mamans.
Je veux me rattraper maintenant : oublions le cuculien de Bazin et voici les mamandises de Nina Sutton.
Comme le dit la définition en bas de la page ci-contre, les mamandises ont ceci de particulier que ce sont des « souvenirs » situés entre « mémoire et instinct » donc quelque chose qui a formé très tôt un tout avec notre personne, voire avec notre personnalité. Ma maman m’a toujours défendu… cette phrase résume fort bien la particularité des mamandises : on sait d’où elles proviennent et on ne saurait imaginer un seul instant qu’on soit né avec ni qu’on l’ait inventée soi-même ; et pourtant tout se passe « comme si » c’était le cas. La mamandise est en général un interdit ou une réprimande, souvent aussi une injonction.
S’agirait-il donc d’un élément constitutif du surmoi ? La mamandise, un surmoi maternel symétrique du surmoi paternel ?
Alors certes, la mamandise ne peut s’oublier, mais pourtant on ne lui obéit pas forcément et pour autant on ne ressent pas forcément un sentiment de culpabilité et encore moins une angoisse de castration.
Voilà donc pourquoi, les mamandises ne sont pas des éléments qui constituent le surmoi, tant s’en faut. Mais tant mieux ! Le surmoi est terrifiant et s’il nous apporte la fierté quand nous satisfaisons à ses exigences, le plus souvent il nous humilie à nos propres yeux. Et comme il parait ne faire qu’un avec notre personnalité,  la honte qu’il suscite en nous est dévastatrice.
Rien de tel avec les mamandises : nostalgie et tendresse sont leur lot et elles nous ramènent à l’époque où nous ne faisions qu’un avec notre maman, elles nous rappellent les inflexions de sa voix, la douce tiédeur de sa main caressante.
Les mamandises sont aussi nos madeleines à nous.
(A suivre)

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