Tuesday, December 01, 2015

Citation du 2 décembre 2015

La différence est que le bon s'ordonne par rapport au tout, et que le méchant ordonne le tout par rapport à lui. Celui-ci se fait le centre de toutes choses l'autre mesure son rayon et se tient à la circonférence.
Jean-Jacques Rousseau – Emile ou De l'éducation (1762), IV
 (Ceux) qui essaieront de montrer que leur existence était nécessaire, alors qu'elle est la contingence même de l'apparition de l'homme sur la terre, je les appellerai salauds.
Sartre – L'existentialisme est un humanisme



Anouk Ricard, illustration pour « Questions des tout-petits sur les méchants » de Marie Aubinay (Publié dans Libé du 27/11 p.13)
Commentaire (suite et fin)
Oui, comment se défend-on des méchants ? En se faisant soi-même méchant, c’est à dire en apprenant le karaté comme le suggère notre illustration ? Ou au contraire, en se montrant adepte de la non-violence, voire même en tendant l’autre joue ?
Oui, on peut essayer l’une ou l’autre de ces solutions : l’inconvénient est qu’elles ne s’attaquent pas au racine du mal, parce qu’on ne lutte pas contre ce qui fait que le méchant soit méchant. Pour cela, il faut le persuader qu’en tout être humain se trouve une personne libre qui a les mêmes droits que tous les autres. Et qu’à ne pas en tenir compte on nie la liberté elle-même à commencer par celle dont se prévaut le méchant lui-même. Peut-on en effet être libre quand les autres ne le sont pas ?
J’en vois qui rigolent : « Alors, le temps de dire tout ça (simplement de dire) et tu aura reçu  une paire de claques et un coup de pied dans le bas ventre ! » Peut-être. Mais pendant que je gémis et me spasme, j’aurai peut-être l’occasion de voir le méchant recevoir le même traitement d’un encore plus méchant que lui – et donc que sa liberté aura pour limites celles de sa force.
Qu’est-ce donc qu’une liberté qui dépend d’un rapport de force ?

CQFD

No comments: