Thursday, November 03, 2016

Citation du 4 novembre 2016

Ce qui m'intéresse, c'est la vie des hommes qui ont échoué car c'est le signe qu'ils ont essayé de se surpasser.
Georges Clemenceau
Les entreprises et les administrations sont  souvent des mondes clos où les lois de la société n’entrent pas et qui ont des évaluations fort spécifiques.
Ainsi de l’ambition. Alors que Clémenceau admire les ambitieux considérant que le signe de l’ambition c’est d’aller de l’avant – et même jusqu’à sa propre perte, ainsi que celle des hommes qui lui ont fait aveuglément confiance – l’entreprise quant à elle s’en méfie fortement. On aura reconnu dans ces quelques mots le Principe de Peter et son corollaire qui est signe de ruine pour l’entreprise :
Principe de Peter : Dans une hiérarchie, tout employé́ a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence.
Corollaire : Avec le temps, tout poste sera occupé par un employé́ incapable d’en assumer la responsabilité́. (1).
Même si l’ambition est une belle chose et un indice de valeur pour l’individu, il n’en reste pas moins qu’elle ne connaît pas de limites et que l’échec est sa conséquence inéluctable. Oui, mais  alors, que faire ?  Renoncer à toute ambition ? Peut-être à condition de savoir à quel comportement cela nous engage.
Reprenons l’œuvre de L.J. Peter, l’auteur du fameux Principe. Voici ce qu’il écrit à l'intention de ceux qui veulent éviter l’ambition : « Ne restez jamais debout quand vous pouvez être assis ; n’allez jamais à pied quand vous pouvez prendre une voiture ; ne manifestez jamais d’ambition quand vous pouvez être pistonné. » Laurence Johnston Peter – Le Principe de Peter (1970)

Voilà qui est dit : le principe le plus scandaleux dans notre société de « conflit-créateur » et de compétition sans limites, est de refuser toute ambition et de profiter des facilités offertes par les circonstances. Pourquoi sommes nous à ce point scandalisés par ce principe de non-ambition ? Est-il insuffisamment romantique ? N’offre-t-il pas suffisamment de gloire pour les risques qu’il fait courir ? Peut-être, mais c’est aussi qu’il met le médiocre au niveau de fort.
Evidemment, c’est faire courir un risque à l’entreprise : donner un poste au pistonné c’est s’exposer à le voir incapable d’initiatives là où le plus ambitieux aura encore de la ressource pour agir. Mais l’ambitieux quant à lui peut fort bien en être à son niveau d’incompétence : les deux se valent donc.
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(1) La Lettre d’ADELI N°36 - Juillet 1999 à lire ici

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