Sunday, November 06, 2016

Citation du 7 novembre 2016

Il [le prince d'Orange] a montré de bonne heure ce qu'il savait faire, il a mordu le sein de sa nourrice : elle en est morte, la pauvre femme ; je m'entends, il suffit.
La Bruyère – Les caractères XII
Et sur les seins cléments met sa bouche lassée / Mais il ne tente plus comme au cours du combat / De mordre méchamment les chairs endolories / Et d’arracher du lait aux mamelles taries
Pierre Louÿs – (Lu dans Le Clavier Cannibale)

On lit dans le Littré : « mordre le sein de sa nourrice » signifie attaquer les choses ou les personnes auxquelles on est redevable de son éducation, de sa fortune. On dit dans le même sens : « battre sa nourrice ».
Oui, pour faire comprendre la cruauté de l’homme, le plus fort est sans doute de montrer comment par cet acte se transforme la reconnaissance et l’amour qui devrait résulter de ce don merveilleux du sein maternel, en le mordant au lieu d’en jouir avec bonheur.



Mais bien sûr ce n’est pas cela qui retient l’attention aujourd’hui : l’image du bébé mordeur fait long feu, les bib’ on remplacé les seins lactifères.
C’est qu’à présent notre nourrice a changé de nature : au lieu de la maman c’est de la générosité l’Etat que nous recevons les biens qui vont nous permettre de vivre, non seulement quand nous sommes petits enfants, mais aussi quand devenus plus grands et que le moindre écueil s’oppose à notre vie, nous touchons remboursements, indemnités, RSA… et même Revenu Universel !


Alors, si on mord la nourrice, ce n’est plus par férocité mais, par avidité : comme le dit Pierre Louÿs, « on mord méchamment le sein endolori / (Pour) arracher du lait aux mamelles taries. » 
- Ce Revenu Universel, c’est pour bientôt ? 
Mais déjà on entend que le montant envisagé (Maximum : 1000 euros mensuels) ne satisfait personne. Toujours plus !
o-o-o
On me reprochera peut-être de reproduire un discours que les néoconservateurs américains ne désavoueraient pas.  Bien sûr, il n’est pas question de remettre en cause un principe de solidarité qui, depuis plus de deux siècles, est un idéal que notre société porte avec fierté.

Toutefois, quand je ressors de la pharmacie avec les médicaments payés par la S.S., il se trouve que je ne sais même pas combien ça a coûté : est-ce que je ne suis pas un peu irresponsable ? Est-ce que je ne fais pas le bébé-suçeur ?


Pour plus informations sur l'allaitement maternel, revenez demain... si vous le voulez bien.

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