Citation du 6 novembre 2017

Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus

Beaumarchais – Le mariage de Figaro (V,3)

La France a perdu une bataille ! Mais mais n’a pas perdu la guerre

Général de Gaulle – Appel du 18 juin

Hugues Capet : « Adalbert, qui t'a fait comte ? »

Adalbert de Périgord : « Hugues, qui t'a fait roi ? »

Des petites phrases pour la grande histoire

(Dans la Grèce archaïque) il n’y a nulle distance entre la « vérité » et la justice : ce type de parole est toujours conforme à l’ordre cosmique, car il crée l’ordre cosmique, il en est l’instrument nécessaire.

Marcel Detienne – Les maîtres de vérité dans la Grèce archaïque

Voici 4 citations qui paraitront peut-être hétéroclites. Elles illustrent pourtant 4 origines du même concept : celui d’autorité.

            Ainsi, l’autorité du chef est elle fondée par sa capacité à anticiper l’avenir : prévoir que la bataille se poursuit dans la guerre, laquelle n’est pas un affrontement entre deux pays mais entre deux parties du monde.

            L’autorité du maitre ou du chef de guerre est liée à sa prise de risque : c’est ainsi que l’esclave prend le dessus sur son maitre amolli par la paresse et l’inactivité, et que le valet l’emporte sur le comte Almaviva.

            Enfin, l’autorité résulte de la prééminence de la cause sur l’effet, qui fonde l’autorité du père sur ses enfants ou celle du Roi sur ses barons.

            Reste la cas de l’autorité judiciaire : le juge ne fait pas la loi, mais il est le seul à pouvoir l’appliquer, donc à dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Alors que dans les cas précédents l’autorité n’existe que là où un caractère particulier désigne celui qui la détient légitimement, ici l’autorité du juge relève ici de l’autorité du mage ou du prêtre, comme le dit Détienne.

On serait tenté de dire que l’autorité souveraine détenue par le peuple dans les démocraties relève de la même logique ; car à voir les façons dont elle s’est aventureusement déterminée dans des scrutins récentes (1), on se dit qu’aucun fondement objectif de l’autorité ne peut expliquer la souveraineté populaire.

----------------------------
(1) Nous pensons entre autre à l’élection présidentielle américaine ou au référendum sur la sortie de la communauté européenne en Grande-Bretagne