Thursday, October 04, 2012

Citation du 5 octobre 2012



Ça m'paraît toujours rigolo d'êt' forcé d'saluer des cul-terreux que je connais ni des lèvres ni des dents, comme dit ma concierge »
P. Vaillant-Couturier
Ne connaître quelqu’un ni des lèvres ni des dents (fam.). Ne pas connaître du tout Rem. Cette loc. est une var. com., avec une connotation érotique, de la loc. ne connaître ni d'Ève ni d'Adam.
TLF
Leçon d’anatomie : aujourd’hui les dents et les lèvres.
Ne connaître quelqu’un ni des lèvres ni des dents : même si on a affaire à un jeu de mot plutôt faible, la proximité des lèvres et des dents est bien mise en évidence.
Toutefois, cette proximité n’intéresse que pour autant qu’elle rend également plus évidente la différence de fonctions : les lèvres sucent et les dents mordent. Raison pour laquelle les lèvres symbolisent la sensualité et les dents l’agressivité ou l’appétit de vivre – selon les cas.
Différence que notre image illustre joliment :


(Cette image fait partie d'une pub pour un hôtel d’Ibiza : sensualité et appétit de vivre sont bien sûr une bonne image pour un tel établissement).
Toutefois, les lèvres et les dents peuvent se combiner dans une seule manifestation où se trouvent neutralisés leurs effets opposés : on l’aura deviné, il s’agit du sourire – en évitant bien sûr les sourires paradoxaux tels que le sourire de la Joconde (sans les dents) et le sourire carnassier (avec des dents agressives). Le sourire n’est ni une proposition sensuelle (je laisse de côté bien sûr les sourires séducteurs – type : Georges Clooney), ni une menace d’agression. D’ailleurs, on a fait observer que de tous les primates l’homme est le seul qui sache sourire, parce que quand les singes montrent les dents c’est toujours une menace d’agression.
J’ai évoqué par le passé un des Propos d’Alain où le sourire est décrit comme la perfection du rire : le sage sourit plus qu’il ne rit.
On pourrait proposer aussi que dans l’espèce humaine le sourire ait une fonction socialisante : le bébé sourit sans même l’avoir appris, par imitation ; on a même évoqué à ce propos le mécanisme des neurones miroirs.
Quant aux formateurs d’hôtesses, ils sont unanimes : pour accueillir le public, il faut lui sourire – et de façon si possible pas trop mécanique.
D’ailleurs, c’est ça qui manque aux ordinateurs : je ne sais pas ce que fait le vôtre, mais le mien, il me dit chaque matin bonjour et bienvenue – mais il ne me sourit pas ! Désastreux

2 comments:

Anonymous said...

Bonjour Jean-Pierre

Vous avez sans le savoir les sourires de vos lecteurs !

Bonne journée :-P

F'(36 erspngl)

Jean-Pierre Hamel said...

Merci !
J-P