Saturday, October 06, 2012

Citation du 7 octobre 2012



Le pessimiste est celui qui, entre deux maux, choisit les deux.
Oscar Wilde
Cycle Oscar Wilde – La citation du  jour rend ici hommage à Oscar Wilde que les amateurs de citation connaissent bien pour son sens de la formule et pour son intelligence désabusée

J’avais il y a bien longtemps donné ici même quelques leçons de pessimisme à l’intention de ceux qui n’auraient pas su comment s’y prendre.
J’y avais évoqué la tranquille certitude sur laquelle repose le pessimisme, et montré (tenté de montrer) que pour en sortir, l’issue était le nihilisme.
Alors certes, aujourd’hui O. Wilde enfourche le même coursier, mais disons qu’il ajoute quand même quelque chose : il  nous reste une autre issue – à savoir imaginer de quel malheur nous allons être frappés. En quoi est-ce une issue me direz-vous ? Eh bien en cela qu’on a la maitrise du choix : Charybde ou Scylla ? La peste ou le choléra ? On conserve sa liberté par la possibilité de choisir, mais on ne ressent pas l’angoisse du choix.
Bien sûr, il y a un subterfuge : on admet implicitement que les deux termes du choix reviennent finalement au même ; quoiqu’on fasse, ça finira toujours aussi mal.
Un exemple ? Récemment une vieille dame me disait combien elle était anxieuse des risques de développer un Alzheimer : elle faisait des exercices de mémoire et s’angoissait dès qu’elle constatait une lacune dans ses souvenirs récents.
Et je lui disais : « Ne pensez-vous jamais que vous pourriez aussi faire un AVC ? Ou un infarctus ? Une fracture du col du fémur avec à la clé une bonne septicémie ? Vous n’y pensez jamais ? Eh bien, vous n’avez pas plus de risque de contracter un Alzheimer : oubliez-le donc aussi. Nous avons bien de façons de mourir. Pourquoi en redouter plus l’une que l’autre ? »
Seulement ça ne l’a pas du tout rassurée, tout au contraire, comme si la menace qui pesait sur elle venait tout à coup de s’alourdir. Ce qui prouve qu’en vieillissant on perd toute disposition à l’optimisme !

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