Friday, February 07, 2014

Citation du 8 février 2014



Plusieurs personnes sentent mauvais : obligées de vivre ensemble, elles conviennent de porter des odeurs fortes. Voilà en partie la politesse.
Gabriel Sénac de Meilhan [1736-1803] – Considérations sur l'esprit et les mœurs
N’est-ce pas là un exemple fort de pragmatisme ? Considérer la politesse non comme un effet de la bonne éducation et d’un raffinement du goût, mais simplement comme une manière de vivre-ensemble ?
Admettons en effet qu’il y ait des odeurs qui soient généralement perçues comme déplaisantes. Admettons aussi qu’une des personnes d’un groupe soit affectée de ce travers. Bien entendu, elle devra rapidement pallier ce défaut (1).
Mais voilà que plusieurs personnes sentent mauvais : trop nombreuses pour que toutes se corrigent d’une façon ou d’une autre. Obligées de vivre ensemble, elles conviendront alors de couvrir cette odeur en portant un parfum très fort – par exemple, à l’époque de notre auteur, un parfum musqué – plus qu’une politesse, ce sera la mode. L’idée c’est que tous sentent la même chose, même si c’est en puant autrement qu’on y parvient : pour être poli, il convient de ne pas se distinguer du groupe.
La politesse consiste non pas à corriger ses défauts, mais à les conserver d’une façon qui ne gêne pas les autres. Une bonne définition de la politesse consiste à dire qu’elle produit un lissage des manières d’être : ce qu’il faut, c’est avoir le moins d’originalité possible.
o-o-o
De nos jours, répandre une odeur désagréable est irrattrapable, le standard étant de ne pas avoir d’odeur du tout. Par contre, il arrive que certains cherchent à se distinguer des autres – par exemple en exhibant dans des tenues vestimentaires improbables. Sortir ainsi du troupeau, ce n’est peut-être plus une impolitesse mais pour le moins être inconvenant.
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(1) A moins qu’elle ne soit en position de domination. On raconte que Louis XIV avait une haleine fétide : on doute fort que quiconque lui en ait fait la remarque – sauf Madame de Maintenon qui refusait de l’embrasser quand ils faisaient l’amour.

2 comments:

FRANKIE PAIN said...

ne pouvoir se sentir.
un jour en tournage en province le réalisateur m'avait donné son lit sans changer les draps c'était terrifiant dés que je fermais les yeux je faisais des rêve érotique
ce fut dur le matin de prendre mon rôle de chef de bloc opératoire avec les bistouri entre les mains quand je sentais son œil dans son œilleton du cadre, remarqué j'étais fort belle car portée par les steromone de mes nuits satiriconiennes.
Rentrée sur paris je me suis acheté des beau drap de coton bleu avec des chevaux aux gallots dans les vagues ainsi chaque nuit le miracle de bordeaux dans le lit du réalisateur se passa.
Quand je le vis à la projection privée je fus assez agressive car ne pas avoir pensé que ses odeurs pouvez rendre folle une vierge parisienne...
Vraiment les hommes ont de ses oublis, mon agressivité était surtout que j'eusse bien aimé conclure en étant avec lui dans son lit.
je le vois à mon prochain voyage à Bordeaux. le feu du lit d’odeur. les draps sont usés , ils sont encore quelques lambeaux en torchon...
Ah! le pif ...
çà nous mène par le bout du nez mais avec le nez on peut déniché bien des choses enfouies dans nos refoulements
Alors vive le pif et c'est très utile quand on cuisine
Je ne regarde jamais le temps,
C’est mon rif qui me le dis

Merci de votre passage sur mon instantanés gros bisous tendres et parfumés mon très cher Jean pierre.

Jean-Pierre Hamel said...

Merci pour cette tranche de vie, et bon dimanche
J-P